La Tunisie n’est pas suffisamment ouverte au monde hispanique. Et si la langue espagnole, la deuxième langue maternelle au monde en termes de nombre de locuteurs (près de 500 millions de personnes) enseignée dans notre pays depuis des décennies, le nombre d’hispanisants tunisiens reste relativement faible. D’où la nécessite de jeter des passerelles avec ce monde à la fois proche et lointain.
C’est là d’ailleurs le but Forum international tuniso-hispano-latino-américain des intellectuels et écrivains, dont la 7e édition se tient les 25 et 26 octobre 2024 à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, sous le thème : «Espanisme et interculturalité».
Le second volet de ce forum se tiendra, le 31 octobre, au Palais des Sciences à Monastir.
Vingt intellectuels et créateurs venus d’Espagne, du Mexique, de Bolivie, de Colombie, d’Argentine, de Cuba et du Pérou, en plus de quinze écrivains, intellectuels et universitaires tunisiens prennent part à ce forum organisé par le département de langue et littérature espagnoles à l’Université de la Manouba, en partenariat avec l’Association tunisienne des diplômés en langue et littérature espagnoles, présidée par l’universitaire, chercheur, traducteur hispanisant Ridha Mami.
Les travaux du forum, ouverts vendredi matin, ont été marqué par la présence du président de l’Université de la Manouba (UMA), Ameur Chérif, de l’ambassadeur d’Espagne en Tunisie, Javier Puig Saura, du Doyen de la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, Moncef Tayeb, et du président du Pen Club espagnol et fondateur de la maison d’édition Sial Pigmalión, l’écrivain Basilio Rodriguez Canada.
Dans une déclaration à l’agence Tap, Ridha Mami a souligné qu’après le focus Espagne au cours des éditions précédentes du Forum tuniso-hispano-latino-américain, cette nouvelle édition est ouverte sur les différentes cultures des pays d’Amérique du Sud. Il a souligné l’importance de découvrir les cultures de ces pays et leurs illustres écrivains et intellectuels, à l’instar du Colombien Gabriel Garcia Marquez (1927-2014), prix Nobel de littérature 1982, du Chilien Pablo Neruda (1904-1973), et du Cubain Jose Julian Marty Perez (1853-1895).
Cette édition se distingue par son ouverture sur les différentes disciplines à travers la participation des créateurs tels que les hommes de médias, auteurs, musiciens, poètes, artistes peintres et cinéastes, a fait savoir l’universitaire, et ce partant de la conviction que toutes les cultures se rejoignent redessinant les contours de la culture et la notion de l’humanité.
Des spécialistes de divers secteurs culturels et littéraires sont invités à ce Forum initialement dédié aux spécialistes de la langue espagnole dont le cercle s’est élargi cette année pour couvrir d’autres langues, en particulier l’arabe et le français.
Ce Forum vise à renforcer le partenariat culturel sur les bases d’un rapprochement intellectuel et littéraire ainsi que la promotion mutuelle des cultures respectives.
Dans le but d’élargir la coopération scientifique universitaire, de nouveaux accords seront signés entre la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba et des universités du Mexique et du Venezuela, en plus du renouvellement de certains accords avec des universités sud américaines, telles que celle de Bogota en Colombie, a fait savoir M. Mami.
Le premier jour du forum était axé sur la littérature à travers les thèmes de «fiction, réalité, littérature et journalisme» et des interventions de spécialistes tunisiens tels que Ridha Boukraa, Abdelhafidh Harguem, Abdelaziz Kacem et Maher Abderrahmane.
Une soirée de lectures de poésie présentée par la poétesse et écrivaine vénézuélienne Nery Santos Gomez était également au menu avec la participation de Kamal Bouajila, Maria Socorro Marmol, Abdelaziz Kacem, Maria Pilar Cavero Montori, Khadija Gadhoum, Basilio Rodriguez Canada et Adel El Meezi.
Au deuxième jour du forum, un hommage sera rendu à Maria Antonia Garcia de Leon Alvarez, écrivaine espagnole et professeure de sociologie à l’Université Complutense de Madrid, et Ridha Boukraa, sociologue tunisien.
La journée du samedi prévoit également des tables-rondes autour des thèmes suivants: «femmes et littérature». Le thème «Tunisie et Espagne: fraternité à travers l’histoire» permettra de débattre des «avantages et dangers de l’enseignement virtuel de l’histoire et de la civilisation», de «la contribution arabe à l’identité espagnole entre influence et tradition», de «l’Espagne en Tunisie à l’époque hafside, la prise de la Goulette en 1535 et Mahdia/Afrique en 1550» et «fouille dans les relations culturelles tuniso-espagnoles entre hier et aujourd’hui».
De nouvelles lectures poétiques nocturnes auront lieu, à la Madersa Slimania, dans la Médina de Tunis, avec la participation des invités espagnols et sud-américains. Des recueils de poésie espagnols traduits en arabe seront offerts aux participants.
La soirée verra l’attribution du Prix International de Poésie «Cité de Carthage» qui est décerné chaque année dans le cadre du Forum tuniso-hispano-latino-américain.
D’après Tap.
Donnez votre avis