Le témoignage accablant de l’épouse d’un suspect relance l’affaire du décès mystérieux d’une dame née en 1959, dont le corps avait été retrouvé en décomposition en juillet 2018, à Chebba, gouvernorat de Mahdia. Celle-ci affirme que son mari a tué la victime en l’étranglant.
L’affaire, rappelons-le, avait été classée après un rapport médico-légal ayant conclu à une mort naturelle, malgré les doutes soulevés par la famille de la victime. La chambre d’accusation de la cour d’appel de Monastir a décidé, vendredi 24 janvier 2025, de rouvrir l’enquête, sur la base de nouvelles preuves, et ce conformément à l’article 121 du Code de procédure pénale, qui permet la réouverture d’une enquête en cas de découvertes de nouvelles preuves. Cette décision a été confirmée par le porte-parole des tribunaux de Monastir et Mahdia, Farid Ben J’ha, dans l’émission Sbeh Ennes sur Mosaïque FM, ce lundi 27 janvier.
Les circonstances de la mort de la victime étaient restées floues pendant sept ans, jusqu’à ce que, le 6 janvier courant, l’épouse du suspect, parente de la victime, révèle que son mari avait volé les bijoux de la victime, épouse de son oncle, avant de l’étrangler, provoquant sa mort par étouffement.
Pour justifier son silence pendant sept ans, la témoin a expliqué que son mari lui avait annoncé le meurtre, mais qu’elle avait refusé d’accepter les bijoux volés et menacé de le dénoncer, l’obligeant à restituer les bijoux, qu’il remit à leur place au domicile de son oncle, qui était à l’étranger.
Dans une tentative de dissimuler le crime, le suspect aurait déplacé la victime dans la salle de bain pour faire croire à une chute et effacé ses empreintes avec une substance chimique.
Lors de l’audition de l’épouse du suspect, le juge d’instruction l’a interrogée sur sa complicité dans la dissimulation du crime. Elle a indiqué que son mari l’avait menacée de mort et obligée à se taire.
Le suspect a été entendu, confronté aux preuves et aux déclarations de son épouse, et une ordonnance de détention a été émise à son encontre. Farid Ben J’ha a précisé qu’avec la réouverture du dossier, les experts médico-légaux et les techniciens en criminalistique apporteront de nouveaux éléments permettant de faire la lumière sur ce crime et de vérifier les accusations portées par l’épouse du suspect.
Donnez votre avis