Né en 1937 à El Maqaleh, au Yémen, Abdulaziz Al-Maqaleh est poète, critique et professeur de littérature et de critique moderne à l’Université de Sanâa.
Considéré comme l’une des grandes voix de la poésie yéménite et arabe, son univers est marqué par une parole patriotique et une célébration de la terre nationale, un véritable chant d’amour lyrique et politique. Il décède en 2022, à Sanâa.
Premier :
Chaque jour, lorsque je donne loisir à mon esprit
de déposer ses soucis,
quand je m’embarque sur les vaisseaux des souvenirs,
je te vois montante, tel le sans dans mes veines,
tel un arbre dans mon sang…
et je vois les murailles des remparts qui nous séparent
s’effriter
nos bras se rencontrer
et nos corps se jeter dans l’étreinte.
Deuxième :
Chaque soir, au moment où la nuit ramène
le corps de mes désirs
de mon corps s’échappe l’oiseau du désir
il vole solitaire vers Sanâa
et revient peu avant le matin.
Sur ses yeux, de la terre de la séparation, une blessure
et dans le cœur un visage ensanglanté
la frange des plumes humide de larmes
et saupoudrée de la cendre de l’amour.
Onzième :
Nous nous sommes rapprochés, nous nous sommes éloignés
Nous nous sommes éloignés, nous nous sommes rapprochés
et depuis que notre proximité est devenue distance
et notre distance proximité
et depuis que mon sang ne supporte pas la séparation
et que mon cœur n’accepte pas d’être loin de toi
je me suis consumé…
Traduction collective, revue Encres vives, 1979.
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