Piraterie d’État | Israël intercepte la flottille Handala en haute mer

La marine israélienne a une fois de plus frappé en haute mer. Dans la nuit du 26 au 27 juillet 2025, le navire civil Handala, en route vers la bande de Gaza, a été intercepté dans les eaux internationales. À son bord, 21 civils – journalistes, militants, médecins et membres d’ONG – transportaient une aide symbolique, dont du lait infantile et des médicaments, destinée à une population gazaouie asphyxiée depuis 18 ans sous un blocus inhumain.

Djamal Guettala

L’opération, qualifiée par plusieurs ONG de piraterie d’État, s’est déroulée dans le plus grand secret, avec coupure brutale des communications et confiscation de tout matériel audiovisuel. Depuis, le Handala est remorqué vers le port israélien d’Ashdod, et l’équipage demeure entre les mains des autorités israéliennes.

La politique du silence

Cet assaut, qui se déroule en plein été 2025, souligne une nouvelle fois la stratégie israélienne : empêcher à tout prix que la solidarité internationale ne franchisse la ligne de feu, ne diffuse la vérité sur le terrain et ne brise l’isolement imposé à Gaza.

Les autorités israéliennes n’ont pas officiellement communiqué sur cette opération, tandis que les médias arabes et les ONG dénoncent une violation flagrante du droit international.

La flottille Handala symbolise ce combat civil et pacifique qui refuse de plier face à l’injustice. Le choix de son nom n’est pas innocent : Handala, l’enfant rebelle créé par le caricaturiste palestinien Naji Al-Ali, reste le symbole d’une résistance populaire face à l’oppression.

Gaza, une prison à ciel ouvert

Depuis 2007, la bande de Gaza est enfermée dans un siège total. L’aide humanitaire, les produits de première nécessité, les médicaments, tout est soumis à des contrôles drastiques. Ce blocus a transformé ce territoire en l’une des zones les plus fragiles et démunies au monde. Plus de 80 % de la population dépend de l’aide extérieure, selon les Nations unies.

Face à cette situation, la société civile internationale multiplie les initiatives pour dénoncer et briser ce blocus, malgré la répression. L’interception du Handala rappelle douloureusement celle de la flottille Mavi Marmara en 2010, où plusieurs militants avaient été tués. Cette fois, bien que non meurtrière, l’opération israélienne n’en est pas moins lourde de sens.

Silence des puissances, révolte des peuples

Alors que les grandes capitales gardent le silence, des mobilisations s’organisent déjà dans plusieurs villes du Maghreb, du Moyen-Orient et d’Europe. À Tunis, Marseille, Beyrouth, Oslo, des manifestants se rassemblent pour dénoncer cet acte de piraterie et réclamer la libération immédiate des membres de la flottille.

Ce drame silencieux met en lumière l’écart grandissant entre des États complices ou passifs, et des peuples qui refusent de se taire.

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.

error: Contenu protégé !!