Le tourisme de masse est un phénomène mondial en pleine expansion. Il désigne l’afflux massif de visiteurs dans des destinations populaires. Ce qui est le cas de la Tunisie, qui a opté pour ce modèle de tourisme dont les avantages économiques ne sauraient passer sous silence les inconvénients environnementaux. Les infrastructures locales peuvent en effet être mises à rude épreuve et la gestion des flux touristiques devient alors un défi majeur. (Ph. Déchets de plastique sur une plage de Djerba).
Habib Glenza

Le tourisme de masse a un impact particulièrement dévastateur sur l’écosystème. Les destinations populaires souffrent souvent de lasurpopulation. Cela entraîne une pression accrue sur les ressources naturelles. Les écosystèmes fragiles sont souvent menacés par cette affluence. La pollution, la déforestation et la perte de biodiversité sont des réalités. Il est crucial de comprendre ces impacts pour agir.
Le tourisme de masse est un phénomène mondial en pleine expansion. Il désigne l’afflux massif de visiteurs dans des destinations populaires. Ce type de tourisme est souvent associé à des séjours organisés. Les voyageurs recherchent des expériences similaires, créant une forte demande.
Ce modèle de tourisme a des avantages économiques, mais aussi des inconvénients. Les infrastructures locales peuvent être mises à rude épreuve. La gestion des flux touristiques devient alors un défi majeur.
Le forfait tout compris (all inclusive) est une offre courante dans ce secteur, dictée par les TO étrangers pour accorder plus d’avantages à leurs clients, ce qui rend les destinations populaires très souvent des lieux de surconsommation et la cause de la mauvaise gestion des ressources du pays d’accueil : eau, électricité et nourriture. Les impacts sur l’environnement sont souvent négligés : déchets, pollution des eaux des mer. Il est donc essentiel de prendre conscience de ces enjeux.
Le tourisme de masse a connu une croissance rapide depuis les années 1950. L’essor des transports aériens a facilité les voyages internationaux. Les vacances sont devenues accessibles à un plus grand nombre de personnes. Les médias et les réseaux sociaux ont également joué un rôle clé. Ils ont popularisé certaines destinations auprès du grand public. Cependant, cette popularité a des conséquences. Les destinations surpeuplées doivent faire face à des défis environnementaux. La recherche d’alternatives durables est de plus en plus pressante.
Surconsommation des ressources naturelles
Le tourisme de masse entraîne une consommation excessive des ressources naturelles. L’eau est l’une des ressources les plus touchées. Les hôtels et les complexes touristiques consomment d’énormes quantités d’eau. Cela peut provoquer des pénuries pour les populations locales. Dans certaines régions, les rivières, les lacs et les barrages s’assèchent à cause de cette demande. Cette situation crée des tensions entre touristes et résidents.
La consommation énergétique est également un problème majeur. Les transports, comme les avions et les voitures, consomment beaucoup d’énergie. Cette consommation contribue aux émissions de gaz à effet de serre. Les infrastructures touristiques nécessitent également une grande quantité d’énergie pour fonctionner. Cela augmente la dépendance aux énergies fossiles, aggravant ainsi le changement climatique. Il est crucial de trouver des solutions durables pour réduire cette consommation.
Le tourisme de masse génère une importante quantité de pollution. Les déchets plastiques sont l’un des problèmes les plus visibles. Les plages et les sites naturels sont souvent jonchés de déchets plastiques qui polluent la mer et nuisent à la faune marine. De plus, leur décomposition prend des centaines d’années. Cela crée un cycle de pollution difficile à briser.
Les émissions de CO2 sont également un enjeu majeur. Les transports liés au tourisme, comme les avions, émettent d’énormes quantités de dioxyde de carbone. Ces émissions contribuent au réchauffement climatique.
Des conséquences socio-économiques
Le tourisme de masse a des effets significatifs sur les sociétés et les économies locales. Ces effets peuvent être à la fois positifs et négatifs qui impactent sur les relations entre les communautés locales et les touristes. Ils influencent la qualité de vie des habitants et la préservation des traditions. C’est ce qui pourrait toucher les villes comme Sousse, Monastir, Mahdia et surtout Djerba durant la haute saison, étant donné que notre tourisme est exclusivement balnéaire bon marché. En effet, pendant cette période le taux moyen de remplissage des unités d’hébergement dépasse les 85% selon les régions, tandis que pendant la moyenne saison ce taux ne dépasse pas les 35-40% et 20% en basse saison
Les impacts environnementaux du tourisme de masse augmentent les coûts de la vie. Les prix des biens, des services et des énergies grimpent souvent en raison de la demande accrue. Cela rend la vie quotidienne plus difficile pour les habitants locaux qui peuvent se sentir envahis par les touristes. Cela peut créer des tensions entre les visiteurs et les résidents. Les différences culturelles peuvent également exacerber ces conflits. Les communautés doivent trouver un équilibre entre l’accueil des touristes et la préservation du mode de vie des habitants
Le tourisme de masse a des effets notables sur la culture locale. L’un des principaux problèmes est la perte d’authenticité. Les traditions peuvent être modifiées pour plaire aux touristes. Cela peut entraîner une dilution des pratiques culturelles. Les habitants peuvent se sentir obligés de changer leur mode de vie.
De plus, les traditions peuvent être modifiées pour s’adapter aux attentes des visiteurs. Cela peut créer une version «commerciale» de la culture. Les festivals et événements peuvent perdre leur signification originale. Les impacts environnementaux du tourisme de masse rendent la préservation du patrimoine encore plus difficile. Les communautés doivent donc lutter pour maintenir leur identité culturelle face à ces défis.
Vers un tourisme plus durable
Le tourisme durable est devenu une nécessité dans notre monde moderne. Il vise à réduire l’impact dévastateur du tourisme de masse. De plus, la sensibilisation du touriste sur la préservation de l’environnement et de la culture du pays qu’il visite, dans son propre intérêt.
Les acteurs du secteur touristique tunisien doivent s’adapter à cette demande croissante. En intégrant des pratiques durables, ils peuvent attirer une clientèle soucieuse de l’environnement. Ainsi, le tourisme durable représente une opportunité pour un avenir meilleur.
Les critères du tourisme durable
Le tourisme durable repose sur plusieurs principes fondamentaux. Tout d’abord, il s’agit de minimiser l’impact environnemental des activités touristiques. Cela inclut la réduction des déchets et la préservation des ressources naturelles du pays. Ensuite, il est essentiel de respecter les cultures locales. Cela requiert la valorisation des traditions et l’implication des communautés dans le développement touristique.
De plus, le tourisme durable encourage l’éducation des visiteurs. Informer ces derniers sur les enjeux environnementaux et culturels est crucial.
Enfin, il est important de promouvoir des pratiques économiques équitables. Cela permet de garantir que les bénéfices du tourisme profitent aux populations locales.
En appliquant ces principes, nous pouvons créer un tourisme qui bénéficie à tous.
Pour adopter un tourisme durable, plusieurs pratiques recommandées peuvent être mises en œuvre. Tout d’abord, privilégier les modes de transport écologiques. Cela inclut l’utilisation des transports touristiques. Ensuite, choisir des hébergements écoresponsables est une bonne option. Ces établissements adoptent des pratiques respectueuses de l’environnement. De plus, il est conseillé de soutenir les artisans et producteurs locaux. Cela aide à dynamiser l’économie locale et à préserver les savoir-faire.
Enfin, il est important de respecter les sites naturels et culturels. Cela garantit leur préservation pour les générations futures.
En appliquant ces pratiques, chaque touriste peut contribuer à un tourisme plus durable.
Plusieurs pays touristiques commencent à réfléchir sur la rentabilité du tourisme de masse dans les années à venir.
Pour certaines destinations très prisées des voyageurs, il n’est plus question de développer le tourisme, mais plutôt de le limiter. Le terme «surtourisme» (ou «hypertourisme») est apparu ces dernières années pour désigner le phénomène de saturation des sites touristiques par un nombre grandissant de visiteurs.
D’après l’OMT, 95% des touristes mondiaux visitent moins de 5% des terres émergées. À l’échelle de la Tunisie, 75% de l’activité touristique se concentre sur moins de 20% du territoire.
Pour un tourisme «quatre saisons»
En 2023, plusieurs pays lancent un plan national pour réguler les flux touristiques. Il prévoit notamment de promouvoir un tourisme des «quatre saisons» mieux réparti sur le territoire, et des sites moins connus. Ils envisagent également la création d’un observatoire national des sites touristiques majeurs afin de mesurer les flux touristiques et leurs impacts.
Les autorités locales doivent adopter des mesures plus restrictives pour protéger les villes et leurs populations : instauration de quotas de visiteurs, création de taxes, fermeture complète de l’accès aux sites ou pratique du «démarketing» (diffusion d’images de plages bondées afin de dissuader les visiteurs, par exemple).
Certains lieux ne sont pas adaptés pour recevoir un trop grand nombre de voyageurs et manquent d’infrastructures.
Certaines destinations colmatent les brèches
À Venise, près de 30 millions de personnes visitent chaque année la ville, qui compte moins de 50 000 résidents !
Le Comité du patrimoine mondial a décidé en 2023 de ne pas inscrire Venise sur la Liste du patrimoine mondial en péril car la ville s’engage à mettre en place en 2024 un système de gestion des flux de voyageurs. Depuis 2019, les bateaux de croisière sont interdits dans le centre-ville, les remous qu’ils provoquent fragilisent les fondations de la cité.
Du 25 avril au 14 juillet 2024 est expérimentée une taxe d’entrée de 5 euros pour les touristes de plus de 14 ans souhaitant visiter le centre historique. Elle réduit légèrement la fréquentation et permet de collecter 2,4 millions d’euros.
Entre le 18 avril et le 27 juillet 2025, la ville impose à nouveau aux visiteurs d’un jour ce droit d’entrée, majoré à 10 euros s’ils réservent moins de quatre jours à l’avance.
La Croatie, accueille plus de 20 millions de touristes par an pour une population de moins de 5 millions d’habitants.
La municipalité de la cité fortifiée de Dubrovnik a installé un compteur à l’entrée de la ville et limité l’accès à 4 000 visiteurs par jour pour préserver l’authenticité de la citadelle.
De plus en plus de sites touristiques menacés par le surtourisme instaurent des quotas de visiteurs pour protéger leur patrimoine culturel, par exemple le parc Güell à Barcelone et la cité Inca du Machu Picchu au Pérou.
Un tourisme qui nuit à la qualité de vie locale
Barcelone, Rome, Amsterdam… Victimes de leur succès, ces villes voient leur population se multiplier avec la venue des touristes, créant d’importants déséquilibres au niveau local : rues et transports surchargés, nuisances sonores, plages bondées… Les commerces de proximité cèdent la place à des bars et des boutiques de souvenirs. La prolifération d’hôtels et d’hébergements touristiques engendre une pénurie de logements pour les habitants et une hausse des prix de l’immobilier.
Pour lutter contre la pression immobilière liée au tourisme, des villes comme Amsterdam et Barcelone interdisent désormais la construction d’hôtels, d’auberges de jeunesse et d’appartements locatifs dans le centre.
Voilà, Messieurs les responsables du tourisme tunisien, vous êtes prévenus ! Mettez-vous au travail avant qu’il ne soit trop tard !
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