Les Arabes, otages d’Israël des Etats-Unis

De quelles preuves les Arabes et les Musulmans ont-ils encore besoin pour comprendre enfin qu’ils sont désormais des otages aux mains des Israéliens et des Américains, et que le parapluie militaire américain sous lequel ils croient s’être abrités pour prévenir une éventuelle attaque de …l’Iran est troué de toutes parts ?

Habib Glenza

Le Sommet arabo-islamique, qui s’est tenu le 15 septembre 2025 à Doha, n’a finalement pris aucune des décisions fermes et historiques que les nations arabes et islamiques attendaient contre Israël. Pas de rupture des relations diplomatiques, économiques et militaires avec l’Etat hébreu, pas de fermeture de toutes ses ambassades dans les pays arabes et islamiques, pas d’instauration d’un embargo commercial, maritime, terrestre et aérien contre lui, pas de fermeture de bases militaires américaines installées au Moyen-Orient, pas de menace de retrait des investissements arabo-islamiques placés en Occident, pas de création d’une armée régionale capable de faire le poids face à un ennemi qui ne comprend que la force… Rien que le ronron habituel des vaines dénonciations et appels à la raison, de quoi désespérer les nations arabes et islamiques qui ont de bonnes raisons de craindre l’expansionnisme suprémaciste décomplexé de Benjamin Netanyahu et de son «parrain» américain, Donald Trump.

D’une Nakba l’autre

Pour comprendre les enjeux de cet expansionnisme, qui a commencé il y a plus de soixante-dix ans et qui semble aujourd’hui s’accélérer face à l’immobilisme impuissant et lâche des Etats arabes et musulmans, il faut revenir aux conditions historiques dans lesquelles l’État d’Israël a été créé au Moyen-Orient en 1948 et essayer de comprendre l’évolution de la situation géopolitique depuis cette date.

L’un des premiers à lancer l’idée d’un Etat national pour les juifs fut Theodor Herzl qui fonda l’Organisation sioniste mondiale(OSM). Il est également le fondateur, en 1899, du Fonds pour l’implantation juive. Il se rapproche des Rothschild et va demander le soutien de plusieurs personnalités de l’époque comme le pape Pie X, le roi d’Italie Victor-Emmanuel III ou le Britannique Cecil Rhodes.

En mai 1901, Herzl rencontre le sultan ottoman Abdelhamid II pour lui demander la cession d’un lopin de terre en Palestine, en échange du paiement intégral de la dette de l’Empire ottoman, mais le sultan refuse catégoriquement en affirmant : «Les terres de Palestine ne m’appartiennent pas, elles appartiennent à la nation musulmane, elles ont été conquises par le sang des musulmans. Si vous voulez les prendre, il faudra passer mon corps».

Joseph Chamberlin, à l’époque secrétaire d’Etat britannique aux colonies, propose à Herzl l’installation des juifs dans la région d’Al Arish, dans la péninsule du Sinaï, jouxtant le sud de la Palestine, mais ce projet n’aboutit pas.

En 1903, Herzl reçoit une offre du gouvernement britannique lui proposant l’implantation d’une grande colonie juive en Afrique de l’Est, sous souveraineté britannique, mais avec un gouvernement autonome. C’est le projet Ouganda qui n’aboutit pas lui non plus.    

Après la mort de Herzl en 1904, le 7e congrès juif mondial, qui s’est tenu en 1905, refuse définitivement toute implantation des juifs en dehors de la Palestine.  

La création de l’Etat sioniste

Après la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques décident de mettre un terme à leur mandat en Palestine en raison de son coût financier et de la difficulté de plus en plus grande qu’ils ont à y maintenir l’ordre. Ils doivent, en effet, faire face aux attaques terroristes de groupes armés juifs (comme l’Irgoun, organisation militaire de la droite sioniste) protestant contre la limitation, par les autorités mandataires, de l’immigration des populations juives rescapées de la Shoah. 

Pour sortir de cette impasse, la Grande-Bretagne décide de confier le sort de la Palestine aux Nations-Unies qui recommande, en août 1947, de partager le territoire entre deux États indépendants : un État juif sur près de 55 % du territoire et un État arabe sur les 45 % restants. Ces recommandations sont adoptées par l’Assemblée générale des Nations Unies en novembre 1947, ce que les Juifs accueillent favorablement, tandis que les Palestiniens rejettent le plan de partage, soutenant que l’étendue du territoire qui leur est attribué est inversement proportionnelle au rapport démographique entre les deux peuples en 1948. Les violences armées entre les communautés juives et arabes prennent alors la forme d’une véritable guerre entre la Haganah (groupe armé formé par des populations juives en Palestine) et les populations arabes soutenues par les volontaires égyptiens, syriens et irakiens. Sur ce, le 14 mai 1948, la veille du jour du départ des Britanniques, les Juifs proclament la création de l’État d’Israël.

La guerre dure jusqu’en janvier 1949 et se conclut par une série d’accords d’armistice entre l’État d’Israël et ses voisins (Égypte, Liban, Transjordanie, Irak). Les victoires militaires du nouvel permettent aux juifs d’occuper désormais 77% de l’ancienne Palestine mandataire, bien au-delà des lignes de partages fixées par l’Onu en 1947, tandis que 650 000 Palestiniens s’enfuirent ou sont expulsés par la force, suite à des massacres de populations civiles arabes. Ils ne sont pas autorisés à revenir et deviennent des réfugiés dans les pays arabes limitrophes. Cet exode est retenu dans la mémoire collective palestinienne sous le terme de Naqba(catastrophe).

Israël au service des desseins de l’Occident  

Pour remercier leurs protecteurs et alliés occidentaux, les sionistes se sont engagés à empêcher toute tentative d’unification des pays arabes du Moyen-Orient et de défendre les intérêts vitaux des pays occidentaux dans cette région stratégique dotée d’immenses gisements de pétrole et de gaz.

C’est ains que de 1948 jusqu’à ce jour, les sionistes ont réussi à museler le monde arabe et ont même convaincu certains pays de la région d’adhérer aux fameux accords d’Abraham, signifiant leur soumission totale à Israël !  

Le rêve Netanyahu est désormais de créer le Grand Etat d’Israël, qui s’étendrait du Nil à l’Euphrate, en annexant toute la Palestine historique, le Liban, la Jordanie, l’Egypte, la Syrie et l’Irak. Et au rythme où vont aujourd’hui les choses, ce scénario est loin d’être une vue de l’esprit.

Trump, principal allié d’Israël, cherche pour sa part à spolier les énormes richesses naturelles du Moyen-Orient, aussi importantes que celles du Groenland, du Canada ou du Venezuela qui possède les plus grandes réserves de pétrole du monde, estimées à plus de 300 milliards de barils exploitables. Cela veut clairement dire, que les intérêts de ces deux personnages lugubres sont strictement liés, même si leurs objectifs à terme divergent.  

Les dindons de la farce

Netanyahu veut annexer les pays arabes du Moyen-Orient et mettre leurs richesses à la disposition de Trump, ce qui explique le soutien total des Etats-Unis à un Etat sioniste hors-la-loi.    

Quid maintenant de la position des pays arabes, éternels dindons de la farce ?   

L’attaque ratée d’Israël contre la délégation palestinienne du Hamas, venue à Doha pour discuter du plan de cessez-le-feu proposé par le président américain, s’est avéré un piège tendu aux négociateurs palestiniens pour les liquider et une atteinte à la souveraineté du Qatar. Pire encore, des sources ont assuré que le matériel militaire vendu par les Etats-Unis au Qatar à des prix exorbitants s’est révélé être, à l’occasion de cette attaque, totalement inopérant, notamment en cas de conflit avec Israël.

De quelles preuves ces chers Arabes et musulmans ont-ils encore besoin pour comprendre enfin qu’ils sont désormais des otages aux mains des Israéliens et des Américains, et que le parapluie militaire américain sous lequel ils croient s’être abrités pour prévenir une éventuelle attaque de …l’Iran est troué de toutes parts ?

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