La reconnaissance de l’Etat palestinien par des Etats occidentaux notamment la France, le Royaume Uni, la Belgique, le Portugal, l’Espagne, le Canada et l’Australie, partisans historiques et jadis inconditionnels d’Israël, est, malgré la fine bouche des maximalistes de tout bord, un acquis historique incontestable pour la cause palestinienne. (Ph. En médaillon, l’ambassadeur palestinien auprès des Nations unies, Riyad Mansour, applaudit le discours d’Emmanuel Macron actant la reconnaissance de l’État palestinien par la France, lundi 22 septembre 2025, au siège des Nations unies.)
Elyes Kasri

Les adeptes du tout ou rien et qui n’obtiennent souvent rien et des fois moins que rien, ont beau minimiser cet acquis diplomatique au regard de la politique génocidaire d’Israël sous la direction de l’innommable criminel de guerre Netanyahu, toutefois l’histoire et les spécificités de ce conflit font de cette reconnaissance une porte ouverte vers la marginalisation des autorités politiques et militaires israéliennes qui refusent avec véhémence et font tout pour rendre impossible la solution des deux Etats.
Faute d’une victoire militaire rendue difficilement envisageable en raison des spécificités historiques, culturelles et économiques de ce conflit, seule la diplomatie graduelle et des acquis progressifs, à la méthode bourguibienne, est en mesure de faire prévaloir la cause palestinienne et de venir à bout du projet expansionniste sioniste du Grand Israël.
La prochaine étape verra l’accentuation de la marginalisation d’Israël sur la scène internationale et au sein des instances onusiennes et multilatérales pour en faire un Etat paria à la manière du régime d’Apartheid d’Afrique du Sud.
Alors que cette dynamique positive est engagée avec un effet d’entraînement prometteur dans la durée et à l’issue des prochaines batailles diplomatiques qui restent à mener, ma modeste expérience diplomatique et du processus de paix au Moyen Orient me fait craindre que l’unique bouée de sauvetage du criminel de guerre Netanyahu seront les régimes arabes et islamiques maximalistes, car ils finissent par alimenter la propagande victimaire du sionisme international et de l’extrême droite israélienne.
En fait, l’histoire a montré d’une manière générale et surtout concernant le conflit israélo-arabe que les extrêmes de tout bord finissent par se rejoindre et se soutenir mutuellement.
* Ancien diplomate.
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