Pollution industrielle | Tunis relaye les revendications de Gabès

Des centaines de Tunisiens ont défilé, samedi 25 octobre 2025, à Tunis, pour protester contre la grave crise environnementale causée par la pollution provenant d’une usine du Groupe chimique tunisien (GCT) à Gabès. Cette manifestation est la dernière d’une série qui a mis en lumière la frustration croissante de la population face à la gestion de la pollution par le gouvernement. (Ph. LTDH)

Les manifestants ont brandi des banderoles et scandé des slogans en solidarité avec les habitants de Gabès et dénoncé ce qu’ils ont qualifié de «répression» des autorités, par allusion aux arrestations effectuées parmi les manifestants.

«C’est aussi simple que ça, les habitants de Gabès veulent respirer», a déclaré à Reuters Hani Faraj, un manifestant de la campagne Stop Pollution. Et d’ajouter : «Gabès se meurt lentement… Nous ne resterons pas silencieux. Nous allons intensifier nos manifestations pacifiques.»

Les habitants de Gabès ont signalé une augmentation des cas de maladies respiratoires, d’ostéoporose et de cancer, imputée aux gaz toxiques émis par les usines de phosphate de l’entreprise d’État, qui déversent chaque jour des milliers de tonnes de déchets dans la mer. Le président de la république Kaïs Saïed est allé jusqu’à qualifier la situation à Gabès d’«assassinat environnemental», en en imputant la responsabilité aux choix politiques criminels des gouvernements précédents.

Les manifestations à Gabès ont commencé le 27 septembre après que des dizaines d’écoliers ont souffert de difficultés respiratoires causées par les fumées toxiques d’une usine transformant les phosphates en acide phosphorique et en engrais.

Le gouvernement, qui a promis des actions d’urgence pour remédier à la situation, a du mal à satisfaire les habitants de Gabès, qui exigent la suspension des usines polluantes, tout en préservant les intérêts de l’Etat, sachant que le GCT a des engagements auprès de ses clients internationaux.

Dans ce même contexte, le pays, qui est confronté à une récession économique prolongée et à des difficultés financières, ne peut pas se passer des recettes d’exportation des engrais phosphatés.  D’où l’impasse actuelle…

Latif Belhedi

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