Le coordinateur de la coalition Soumoud, Houssem Hammi, a déclaré que son organisation a commencé à préparer un projet de décret complétant le décret-loi n° 30 portant création du Haut comité consultatif national pour une nouvelle république, après avoir obtenu l’approbation du coordinateur de ce comité Sadok Belaïd. Il reste cependant à espérer que la démarche d’ouverture de ce dernier ne soit pas avortée par le président de la république Kaïs Saïed, qui n’a jamais su assurer le service après-vente de ses décisions.
Le projet de décret de Soumoud sera discuté par plusieurs organisations et partis politiques avant d’être soumis à Belaid qui le remettra au président Kaïs Saïed, a déclaré M. Hammi à l’agence Tap, vendredi 27 mai 2022.
Une opération de sauvetage
La rencontre de M. Hammi avec le coordinateur dudit comité, jeudi 26 mai, à Dar Dhiafa, à Carthage, s’inscrit dans le cadre de l’initiative de Soumoud annoncée mardi dernier.
Cette initiative prévoit que M. Belaid invite les organisations nationales et les partis politiques qui n’étaient pas impliqués dans la corruption et le terrorisme avant le 25 juillet, ainsi que les doyens des facultés de droit et des sciences juridiques et politiques, à une réunion de concertation.
La réunion discutera d’un projet de loi complétant le décret n° 30 qui sera soumis au président de la république.
Soumoud propose également que les participants aux consultations sur le projet de décret appellent le président de la république à reporter le référendum, initialement prévu le 25 juillet, au 23 octobre, et les législatives anticipées prévues le 17 décembre au 9 avril de l’année prochaine.
Eviter l’échec de l’initiative présidentielle
L’objectif est de ce report est de permettre la tenue d’un vrai dialogue national sur les réformes politiques et de proposer des alternatives consensuelles, de manière à assurer le plus large soutien possible aux réformes envisagées.
En d’autres termes, Soumoud, qui soutient le projet de réforme du système politique préconisé par le président Saïed, cherche à éviter l’échec de ce projet mené en cavalier seul par le locataire du palais de Carthage qui s’est mis sur le dos la plupart des partis et des organisations nationales, et à leur tête l’UGTT, qui avaient pourtant soutenu, au départ, la proclamation des mesures exceptionnelles, le 25 Juillet dernier.
Il s’agit donc aujourd’hui de donner le temps au temps, de rapprocher les points de vue et d’éviter le passage en force que le président semble tenté de faire, au risque de voir sa réforme rejetée par la majorité des acteurs politiques et de la société civile, sur le plan interne, et des principaux partenaires de la Tunisie, sur le plan extérieur.
Imed Bahri (avec Tap).
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