En 2019, la Tunisie a exporté, dans le cadre de son accord de partenariat avec l’Union européenne, 90% de l’huile d’olive brute produite localement, un scénario qui se répète et qui entraîne une perte de revenus pour le pays, selon de nombreux rapports, dont celui du Transnational Institute (TNI).
Le TNI, institut international de recherche spécialisé en économie du développement, révèle que l’huile d’olive tunisienne est principalement exportée à faible coût (2 dollars le litre) principalement vers l’Italie et l’Espagne, où elle est conditionnée et vendue à des prix plus élevés, sachant que 80% de la production tunisienne d’huile d’olive est destinée à l’exportation. Cela se traduit par une perte de revenus pour la Tunisie. En revanche, les commerçants italiens et espagnols bénéficient de l’essentiel de la valeur ajoutée avec un approvisionnement stable à un coût relativement faible.
Selon l’enquête, la production tournée vers l’exportation a entraîné une augmentation du coût de l’huile d’olive sur le marché local ainsi qu’une augmentation des prix de vente face à une baisse du pouvoir d’achat des Tunisiens.
La Tunisie, productrice d’huile d’olive, importe de l’huile végétale pour répondre à la demande intérieure en s’appuyant sur l’excédent financier obtenu grâce à l’exportation de l’huile d’olive. Ainsi, une grande partie des revenus générés par les exportations d’huile d’olive sert à financer les importations de ces huiles végétales.
Dans son enquête, l’Institut mentionne que bien que la Tunisie est l’un des plus grands producteurs mondiaux d’huile d’olive, sa consommation annuelle moyenne par individu est passée de 8,2 kg en 2000 à 6,7 kg en 2010 et 3,7 kg en 2020. Ce taux va de pair avec les niveaux les plus bas dans la région méditerranéenne de 3,7 kg par personne, contre 9,2 en Italie, 10,4 en Espagne et 16,3 en Grèce. L’Union européenne (UE) est considérée comme le principal bénéficiaire de la politique d’exportation.
Ces données sont enregistrées dans le cadre de l’appel de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) aux responsables européens pour réviser le quota annuel de la Tunisie réservé par l’UE et surmonter tous les obstacles auxquels se heurte l’exportation de l’huile d’olive tunisienne.
D’après Tap.
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