L’histoire d’un pays est aussi celle de ses savoir-faire. Ceux-ci racontent les us et les coutumes, l’aridité ou la richesse, la nécessité ou le superflu. Ils racontent également les flux commerciaux, les influences, les transmissions, les échanges.
Ces savoir-faire racontent enfin l’histoire de ces femmes et de ces hommes, durs au labeur, mais fiers à la tâche, conscient d’avoir une mission à mener, une mémoire à préserver, un savoir à transmettre.
‘‘Savoir-faire des territoires’’, livre récemment paru aux éditions Simpact, à Tunis, sous la plume de Alya Hamza, avec les photos de Salah Jaber (Prix : 95 dinars), s’est donné cette tâche : rendre hommage à ces mains anonymes qui, au fond des ateliers, dans des patios ou des échoppes taillent, tissent, gravent, cisèlent obstinément, luttant à leur manière contre le temps qui passe, l’industrialisation chronophage, la mondialisation des techniques, et l’oubli du génie des hommes.
Ce livre aborde le pays en différents territoires, en fonction des techniques qui s’y sont développées, des matériaux qui y ont été privilégiés, les nécessités qui y ont prédominé. C’est ainsi que l’on suivra le chemin de la laine à Kairouan ou la route de la soie à Mahdia. Que l’on arpentera le pays de la fibre et celui de l’argile. Que l’on se mettra à l’écoute des échos des dinandiers, et des ciseleurs. Et que l’on rendra hommage aux enlumineurs sur bois.
Mais surtout, et partout, sur tous ces territoires des savoir-faire, on saluera le génie de ces artisanes et artisans qui en sont les derniers bastions.
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