Les dirigeants du monde, notamment occidentaux et arabes, devront bientôt faire face au jugement de l’histoire pour tout rôle qu’ils auront joué dans la commission, la facilitation ou la justification du génocide des Palestiniens en cours depuis le 7 octobre dans la bande de Gaza. (Illustration : Scènes de joie à Pretoria, en Afrique du Sud, le 26 janvier 2024, après le jugement rendu par la Cour internationale de Justice concernant Israël. Ph Alet Pretorius/ Reuters).
Par Elyes Kasri *
Après la défaite juridique et politique à la Cour Internationale de Justice (CIJ) infligée par l’Afrique du Sud au régime sioniste raciste et suprémaciste pour son génocide éhonté et sans le moindre scrupule du peuple palestinien, le prochain front antisioniste sera à la Cour Pénale Internationale (CPI) pour obtenir la condamnation des responsables politiques et militaires sionistes et leurs complices américains, européens et arabes qui ont fourni armes, soldats, mercenaires et soutien logistique et diplomatique pour la commission de crimes de guerre et contre l’humanité à l’encontre du peuple palestinien.
Le verdict de la CIJ est déjà un revers historique pour le mouvement sioniste et une porte ouverte pour des procès pour crimes de guerre et contre l’humanité à la CPI.
Les dirigeants du monde devront faire face au jugement de l’histoire pour tout rôle qu’ils auront joué dans la commission ou pour mettre fin à ce génocide d’une gravité exceptionnelle tant par l’importance des dégâts humains et matériels que la disproportion des moyens entre une force occupante surarmée par de nombreuses puissances industrialisées et un peuple soumis à une occupation éradicatrice et un blocus militaire génocidaire.
La responsabilité des dirigeants et responsables arabes et musulmans sera plus grave et sera impardonnable quels que soient les motifs, faux prétextes et alibis.
Le jugement de la conscience individuelle et le verdict de l’histoire seront impitoyables particulièrement envers ceux qui auront failli à leur devoir de solidarité humaine et musulmane envers le peuple qui a toujours défendu avec bravoure, à travers son histoire tumultueuse, la première des quiblas de l’Islam.
Crime de non assistance à un peuple en danger d’extermination
Par ailleurs, et en dépit de toute absence de condamnation d’Israël pour le crime de génocide, les arrêtés provisoires de la CIJ mettent fin à trois quarts de siècle d’impunité dont ont bénéficié les responsables sionistes et leurs soutiens internationaux.
Si la CIJ statue sur les manquements des Etats membres aux stipulations de la convention internationale pour la prévention et la répression du crime de génocide, en admettant à titre préliminaire que les actes israéliens à Gaza posent un risque de génocide, la porte est désormais ouverte à des procès pour crimes de guerre et contre l’humanité auprès de la CPI contre les responsables politiques et militaires et autres individus israéliens et leurs soutiens et complices étrangers.
Déjà, des organisations américaines envisagent d’entamer des procédures judiciaires contre les hauts responsables de l’administration et de l’armée américaines et menacent d’en faire autant pour les membres du Congres s’ils persistent à soutenir et à couvrir les exactions israéliennes à l’encontre de la population palestinienne à Gaza.
Il faut s’attendre à des mouvements similaires en Europe et dans les pays arabes dont les dirigeants devront assumer la responsabilité de leur complicité dans des crimes de guerre et contre l’humanité par commission et complicité directe ou par omission en se rendant coupables de non assistance à un peuple en danger même par des mesures diplomatiques dans le cadre de la légalité internationale.
Le rôle empreint d’ambivalence et de duplicité joué par la majorité des gouvernements arabes au sein des instances onusiennes et de la CIJ seront autant de pièces à conviction pour établir leur complicité au génocide ou tout du moins au crime de non assistance à un peuple en danger d’extermination.
* Ancien ambassadeur.
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