La déclaration du président Biden au Congrès sur l’état de l’Union jeudi 7 mars 2024, annonçant la construction d’un port flottant pour acheminer l’aide humanitaire aux Palestiniens, est à la fois décevante et trompeuse.
Par Khémaïs Gharbi
Il est regrettable en effet que l’administration américaine croie que l’opinion publique internationale soit à un niveau d’ignorance tel qu’elle acceptera cette illusion sans réagir.
Il est non seulement évident, mais carrément scandaleux de constater que les États-Unis, autoproclamés gendarmes du monde, continuent de soutenir l’agresseur israélien sans prendre en compte les massacres insensés qui ravagent Gaza depuis cinq mois.
Au lieu de mettre fin à ces massacres inouïs, ils ont opté pour cette solution trompeuse : la construction d’un port flottant au large de Gaza pour distribuer de la nourriture aux survivants temporaires de ce génocide en cours.
Cette prétendue aide humanitaire vise à détourner le regard du monde sur l’horreur réelle qui se déroule dans la bande de Gaza. Il est possible que ceux qui recevront cette aide risquent de ne jamais la consommer. Ils pourraient bien être tués par les bombardements, la faim ou les maladies avant même que les États-Unis aient terminé la construction de ce port prévu dans quatre mois. D’ici là, combien de Palestiniens seront morts sous les bombes américaines lâchées par l’aviation israélienne sur la bande de Gaza ?
L’idée qu’on puisse aujourd’hui faire avaler une telle pilule à la communauté internationale est tout simplement hallucinante. Alors que le monde entier ou presque réclame l’arrêt des hostilités et un cessez-le-feu, bloqué par le veto américain au Conseil de sécurité.
Cette situation rappelle un conte oriental où un condamné à mort, qui s’attendait à une grâce royale, a obtenu le droit de fumer deux cigarettes avant son exécution.
* Traducteur et écrivain.
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