La Tunisie rejette toute ingérence dans ses affaires

La Tunisie va convoquer plusieurs ambassadeurs étrangers accrédités en Tunisie afin de les tenir informés de sa protestation contre toute forme d’ingérence dans ses affaires intérieures.

Le président de la république, Kaïs Saïed, a donné des instructions en ce sens à Mounir Ben Rejiba, secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, en le recevant mercredi 15 mai 2024, au Palais de Carthage.

«Le chef de l’Etat a saisi l’occasion pour rappeler la teneur du préambule de la Constitution tunisienne qui consacre solennellement le rejet par le peuple tunisien de toute forme d’ingérence dans ses affaires intérieures par qui que ce soit», souligne le communiqué de la présidence de la république relatant la rencontre.

Les pays en question seraient ceux qui ont cru devoir réagir aux récentes arrestations effectuées à Tunis dans les rangs des journalistes et des avocats, et demander des explications à ce propos.

Le locataire du palais de Carthage, qui a toujours fait de la souveraineté nationale une thématique récurrente de sa politique, tant intérieure qu’extérieure, a toujours condamné fermement tout acte pouvant être assimilé à une ingérence extérieure dans les affaires intérieures du pays.

Lors de sa réunion, le même jour, au Palais de Carthage, avec la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, le chef de l’Etat est revenu, entre autres sujets, à une question connexe, celle des financements étrangers octroyés à nombre d’associations opérant en Tunisie.

Saïed estime que certains de ces financements sont occultes et servent des intérêts inavouables, d’où le projet d’amendement de la loi sur les associations afin d’instaurer de meilleurs contrôles des flux financiers en provenance de l’étranger en direction de ces associations.

Le président de la république a d’ailleurs souvent interpellé la Commission tunisienne d’analyses financières (Ctaf) relevant de la Banque centrale de Tunisie (BCT) qui, selon lui, ne fait pas suffisamment son travail de traque des fonds illicites venant de l’étranger.

Les associations, quant à elles, craignent que la nouvelle loi ne contribue à l’asséchement de leurs sources de financement, notamment extérieurs.

I. B.  

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