En 2014, le chanteur sénégalais qui a fait sensation à Carthage, « Youssou N’Dour », est revenu en forme olympique sur la glorieuse scène le 15 août dans le cadre de la 58ème session du Festival International de Carthage. Rythmes et danses au programme.
22HOO. La scène est noire, décor sobre, des nuages au fond de l’écran sur lequel est écrit le nom du chanteur ; tout en couleurs, habits traditionnels, il entre avec des gestes acrobatiques, en sautant, sabar (tambourin) en main, et commence à chauffer le public en criant, il est là, le roi de la musique pop africaine. Lui, il est musicien et accessoirement chauffeur de salle, l’orchestre et le public attendent Youssou N’Dour. Qui entre, lunettes noires, boubou noir brodé de blanc, applaudissement soutenu du public qui a rempli les gradins.
Délicat, rayonnant, il exécute des pas de danse, le rythme est donné, chaque instrumentiste est à sa place, saxo, basses, guitare et percussions, ça chauffe, le public mélangé, tunisiens, européens, africains avec drapeau sénégalais commence à réclamer ses chansons favorites, ça viendra. Sans crier gare, Youssou N’Dour met le turbo épaulé par le saxo et les percussions.
Ca part sur des chapeaux de roue Shakin’ the tree (secouons l’arbre) un morceau phare, piquant et enjoué que N’Dour avait chanté avec Peter Gabriel, le public est saisi (agréablement) dans les filets des rythmes, il chante, accompagne N’Dour qui laboure carrément la scène, entrainant les cris d’encouragement. Suit un morceau dansant « Bamba », N’Dour pointe le micro vers le public, l’invitant à voix haute à chanter, à danser, le public « bon client » obéit au doigt et à l’œil.
Pendant 90 minutes, « Youssou N’dour » a présenté un bouquet de ses chansons mêlant le style « mbalax », un genre musical sénégalais célèbre qui mélange le style traditionnel mêlé à d’autres rythmes internationaux comme le reggae. N’Dour, surnommé « Le Petit Prince de Dakar », qui, dans sa vie a fait de la politique ( il a été ministre de la Culture) a naturellement interprété des morceaux glorifiant l’Afrique et sa patrie, il a appelé au changement de régime, à la liberté, à l’amour et à la paix. Parmi ces chansons engagées, citons Bamba, Birima, New Africa, ou Baykat. Mais l’amour, la fraternité et le rythme sont convoqués, N’Dour reprend sa célèbre chanson « 7secondes », sortie en 1994, un tube qui a atteint plus de 177 millions de vues sur YouTube, le public jubile.
Comme un cadeau, la chanteuse camerounaise Kali Kamga a rejoint N’Dour pour boucler le spectacle. Le public est aux anges, l’arbre secoué par N’Dour a donné ses fruits.
Y. N.