Le comité central du parti Al-Massar démocratique et social, réuni en session ordinaire, a discuté de la crise politique et des prochaines élections présidentielles en Tunisie, et appelé les Tunisiennes et les Tunisiens à ne pas y participer.
Dans un communiqué publié ce lundi 19 août 2024, Al-Massar a déploré ce qu’il a qualifié de «dangereux tournant politique en Tunisie» et de «retour au carré du verrouillage politique, du pouvoir personnel, de l’atteinte aux droits et aux libertés et de l’accaparement, par le président de la république, candidat à se succéder à lui-même à la tête de l’Etat, du pouvoir de délimiter les contours de la scène politique et des conditions de la compétition électorale après avoir éloigné ses opposants, de manière à faire des rendez-vous électoraux successifs des occasions pour assoir le pouvoir populiste conservateur qu’il veut instaurer et s’éterniser lui-même au pouvoir».
Tout en affirmant que «l’atmosphère électorale actuelle ne permet aucunement la tenue d’élections libres et transparentes traduisant la réalité des attentes des Tunisiennes et des Tunisiens» et tout en déplorant «la mainmise du président de la république sur tous les pouvoirs, dont celui d’écrire la constitution, de définir le système électoral, de promulguer les décrets liberticides, de désigner les membres de la commission électorale et de fixer les conditions de la compétition, en l’absence de la cour constitutionnelle et de la Haica» (Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle), entre autres reproches, Al-Massar appelle toutes les citoyennes et tous les citoyens à ne pas participer à l’élection présidentielle du 6 octobre prochain et à «poursuivre le combat aux côtés des forces démocratiques et progressistes qui rejettent le despotisme et le populisme misérabiliste», et ce «jusqu’à la réalisation de la démocratie, de la justice sociale et des objectifs de la révolution de la liberté et de la dignité», du 14 janvier 2011.
Rappelons qu’Al-Massar n’a pas présenté de candidat à la présidentielle et ne soutient aucun des candidats dont la candidature a été acceptée par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), à savoir Kaïs Saïed, Zouhair Maghazoui, secrétaire général du mouvement Echaâb (nationaliste arabe), et Ayachi Zammel, secrétaire général du parti Azimoun, tous deux réputés pour leur soutien au présent sortant.
I. B.