Le cheptel bovin tunisien a régressé de 35% depuis 2019

Les mesures inscrites dans le cadre de la loi de finances pour l’exercice 2025 en faveur de la filière bovine sont importantes, mais nécessitent la mise en place de politiques prospectives et l’augmentation du prix d’achat du lait frais auprès des producteurs.

C’est ce qu’a indiqué le président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap), Moez Ben Zaghdan, dans un entretien avec l’agence Tap, ajoutant que les articles de la loi de finances sont tout simplement des mesures et non des orientations sectorielles futures qui permettent de protéger les systèmes et d’assurer leur durabilité.

L’expérience a démontré que les impacts des mesures financières et fiscales ne répondent généralement pas aux attentes en raison de l’absence de solutions au problème structurel du secteur, a t-il aussi expliqué.

L’Utap a soumis de nombreuses propositions aux commissions de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et du Conseil national des régions et des districts (CNRD), d’où l’adoption de 11 mesures en faveur du secteur agricole. Mais Ben Zaghdan estime que les mesures de la loi de finances de 2025 relatives à la mobilisation de lignes de financement pour permettre aux éleveurs bovins d’acheter des vaches ne permettront pas de résoudre le problème de l’élevage bovin et restent seulement des mesures conjoncturelles.

Le cheptel bovin a enregistré une baisse entre 30 et 35% par rapport à 2019, en raison du coût élevé qu’assument les éleveurs et du maintien du prix d’achat du lait frais auprès des agriculteurs à un niveau relativement bas. Certains éleveurs, qui se sont trouvé dans l’incapacité de haire face à leurs charges, ont été contraints de vendre leurs bêtes.  

Evoquant la filière du lait conditionné, le président de l’Utap a mis l’accent sur l’absence de problèmes cette année, d’autant plus que la production pendant la saison de haute lactation a été bonne grâce à l’amélioration des pâturages.

Il a, par ailleurs, mis l’accent sur les craintes des agriculteurs face à la maladie de dermatite nodulaire chez les vaches, contre laquelle l’organisation agricole a mis en garde, depuis juin 2024 suite à sa propagation dans plusieurs pays, soulignant le retard accusé dans la mise en œuvre des mesures nécessaires.

Le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a finalement lancé la campagne de vaccination des vaches pour contenir ce fléau, a-t-il rappelé.

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