«Il ne faut pas hésiter à écarter ceux qui ne travaillent pas dans l’intérêt du peuple et à accélérer la réalisation de ses attentes», a déclaré le président Kaïs Saïed, lors de sa rencontre, lundi 16 juin 2025, au palais de Carthage, avec la Première ministre Sarra Zaafrani Zenzeri, ajoutant, selon un communiqué de la présidence que l’État tunisien est régi par ses institutions et les lois qui les régissent et que nul n’est au-dessus de la responsabilité ni de la loi.
Le chef de l’État poursuit ainsi le combat qu’il a ouvert depuis la proclamation de l’état d’exception le 25 juillet 2021 contre les groupes d’intérêt qui, selon lui, noyautent l’administration publique et les agents de l’Etat qui sont à leur service.
Ce combat ne semble pas avoir beaucoup avancé, puisque Saïed ne cesse de revenir, dans ses rencontres avec les membres du gouvernement, sur la nécessité de purger les rouages de l’Etat de ces malfaiteurs de la république qu’on a d’autant plus de mal à identifier qu’il ne les désigne jamais nommément.
Lors de la même rencontre, Saïed a souligné que les efforts se poursuivent sans relâche pour trouver un équilibre entre croissance économique réelle et justice sociale, appelant, une nouvelle fois, à l’élaboration de nouvelles approches pour mettre fin aux souffrances de milliers de Tunisiens victimes de politiques injustes ayant conduit à une pauvreté et une exclusion généralisées.
Saïed a également réaffirmé son engagement à poursuivre la lutte contre la corruption et les corrompus, soulignant que les agents de la régression ont trouvé un appui au sein de certaines institutions. La responsabilité ne doit pas seulement incomber à ces éléments mais également à leurs complices, dont le seul but est de porter atteinte aux Tunisiens et de provoquer des troubles. Leurs objectifs sont désormais exposés au grand jour et leurs actions bien connues, a-t-il lancé, en laissant aux Tunisiens le soin de deviner de qui il parle.
«La lutte actuelle oppose le peuple au système. Tant que le peuple restera la force agissante, ce système, ou ce qu’il en reste, finira par s’effondrer, avec ses tenants», a encore déclaré Saïed, ajoutant que le peuple, dont il estime incarner lui-même la volonté, poursuivra sur la voie qu’il s’est tracée.
Saïed continue ainsi de se positionner, non pas comme le principal détenteur du pouvoir dans le pays, mais comme le principal opposant à un ancien système si enraciné dans les rouages de l’administration publique qu’il a n’a pas encore réussi à en venir à bout au terme de ses six années à la tête de la présidence de la république !
I. B.
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