La pollution industrielle à Nabeul a encore de beaux jours devant elle

Le ministre de l’Environnement, Habib Abid, a indiqué, en présidant une séance de travail, lundi 25 août 2025, au siège du gouvernorat de Nabeul, sur la protection de l’environnement contre la pollution industrielle, que 1,2 million de mètres cubes d’eaux usées provenant des usines sont déversées directement dans les rivières, les lacs et la mer.

Au cours de la réunion, un diagnostic a été présenté sur les causes de cette pollution, résultant du rejet des eaux industrielles, notamment des 13 unités de transformation de tomates, ainsi que du rejet de la margine d’environ 55 pressoirs à olives dans le gouvernorat de Nabeul.

La réunion s’est tenue immédiatement après la fin de la saison de transformation de la tomate, comme pour laisser aux industriels le temps de continuer à polluer l’environnement avec leurs rejets toxiques.

Le ministre s’est d’ailleurs contenté de souligner la nécessité de trouver des solutions efficaces, tout en donnant aux industriels le temps nécessaire, soit environ 10 mois avant le début de la prochaine saison, pour intervenir et réhabiliter les stations d’épuration des eaux industrielles dans leurs entreprises. Or, la pollution dont il a été question au cours de la réunion existe depuis des années, voire des décennies, et elle a souvent été dénoncée par la société civile et les médias, sans que les autorités ne bougent réellement pour y mettre fin, se contentant à chaque fois de constater les dégâts et d’endormir la population avec de vaines paroles. Comme cette déclaration de M. Abid qui exprime davantage une incapacité à agir qu’une volonté réelle de changer les choses: «Nous sommes attachés à notre approche du développement durable qui prend en compte les aspects environnementaux, sociaux et économiques. Nous ne cherchons pas à adopter des mesures dissuasives ni à fermer des unités industrielles».  

Paroles, paroles, paroles!

Cette absence de volonté d’agir est exprimée par l’insistance du ministre sur la nécessité de traiter les stations d’épuration du gouvernorat de Nabeul au cas par cas, car la situation des entreprises varie entre celles qui manquent de stations d’épuration d’eaux industrielles et celles qui en disposent mais qui ne remplissent pas leur rôle convenablement.

Cette réunion a été l’occasion de souligner la nécessité pour les entreprises d’assumer leurs responsabilités afin de garantir que leur eau réponde aux normes, a dit le ministre, et d’ajouter : «Cette séance a été l’occasion de présenter un échantillon de solutions possibles et innovantes, notamment technologiques, avec la participation d’entreprises spécialisées et d’instituts de recherche scientifique, ce qui témoigne de la volonté d’accompagner les industriels dans leur engagement en faveur de la réhabilitation environnementale.»

Rendez-vous donc dans un an, à la même période, pour voir si les paroles du ministre vont être réellement suivies d’actions ou qu’il s’agit, comme d’habitude, de mots en l’air pour endormir son monde.

I. B.

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