Les déclarations des hauts responsables américains se suivent et se ressemblent : elles dénoncent de plus en plus ouvertement ce qu’elles considèrent comme une dérive autoritaire de la part du président de la république Kaïs Saïed.
Emboîtant le pas à son collègue du département d’Etat, Antony Blinken, le secrétaire d’État américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré, mardi 9 août 2022, que les Etats Unis s’engagent à soutenir «leurs amis en Tunisie et en Afrique», notamment ceux qui veulent instaurer une vraie démocratie.
Lloyd Austin a ajouté, lors d’une cérémonie du Commandement américain pour l’Afrique (Africom), que «le rêve de la Tunisie d’un gouvernement indépendant est en danger».
Cette déclaration s’ajoute aux critiques américaines concernant la concentration des pouvoirs qui ont déjà suscité des accusations d’«ingérence inacceptable» de la part des autorités tunisiennes.
Austin a, à cette occasion, répété les mêmes critiques déjà exprimées par ma Maison blanche et le département d’Etat.
«Partout en Afrique, ceux qui soutiennent la démocratie, la liberté et l’état de droit combattent les forces de l’autocratie, du chaos et de la corruption», a-t-il poursuivi, en martelant : «Nous pouvons sentir ces vents contraires en Tunisie, où les gens ont inspiré le monde avec leurs demandes de démocratie».
Il convient de rappeler que l’aide militaire américaine à la Tunisie est l’un des axes principaux de la coopération entre les Etats-Unis et la Tunisie depuis les années 1960 et que cette aide risque d’être réduite bientôt de 50% pour que, dit-on à Washington, l’argent du contribuable américain n’encourage pas l’autocratie et contribue à la mort de la démocratie en Tunisie.
Imed Bahri
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