Mondher Ounissi, le médecin de Noureddine Bhiri, le dirigeant du mouvement Ennahdha, en résidence surveillée depuis le 31 décembre 2021, a déclaré que «la vie de son patient est gravement menacée et qu’il ne pourra pas tenir dans les jours à venir».
Dans un communiqué publié aujourd’hui, lundi 7 mars 2022, sur la page du Comité de défense de Bhiri, le médecin demande aux autorités sanitaires d’accéder à sa demande de sortir son patient de l’hôpital, tout en appelant à la responsabilité de ceux qui l’ont admis à l’hôpital «qui doivent trouver une solution à son état qui se détériore», a-t-il averti.
Bhiri «a refusé de se faire soigner et de se soumettre aux examens et analyses nécessaires au suivi de son état de santé, qui s’est détérioré de manière spectaculaire et rapide, ce qui l’a fait souffrir d’une émaciation et d’une fatigue sévères, et d’une incapacité de se tenir debout et de marcher pendant plus de quelques minutes», a expliqué le médecin, ajoutant, dans le même communiqué, que son client «souffre également d’une grave déshydratation et présente une grande pâleur».
«Le refus de Bhiri de se faire soigner et sa demande urgente de quitter l’hôpital, explicitement faite à sa famille et à ses médecins, met le personnel médical dans l’embarras et place les autorités sanitaires devant la seule option, qui est de le laisser quitter l’hôpital», lit-on encore dans le communiqué, notant que «les lois et le code de déontologie des médecins les empêchent de forcer le patient à rester à l’hôpital contre son gré, surtout après que Bhiri ait signé un document dans lequel il assume la responsabilité de ses actes».
Le comité de défense du dirigeant islamiste a affirmé, de son côté, que ce dernier «a fait un sit-in, hier soir, dimanche, dans le hall du service de réanimation de l’hôpital Habib Bougatfa (à Bizerte, Ndlr), et refusé de regagner sa chambre, devenue un lieu de détention extrajudiciaire en l’absence de tout suivi médical.»
Le comité de défense qui «tient le ministre de l’Intérieur et tous ceux qui se sont rendus responsables de son enlèvement (M. Bhiri, Ndlr) et de sa détention arbitraire pour pleinement responsables de sa sécurité physique et de ce qui pourrait menacer sa vie», tout en les accusant de ne pas respecter les dispositions de la loi en privant délibérément M. Bhiri de sa liberté «sans autorisation judiciaire», selon le texte du communiqué.
I. B.
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