Tunisie : l’indulgence du gouvernement envers les violences policières

Quelle valeur accorder à la parole d’un membre du gouvernement lorsque les faits relatés par les médias la démentent chaque jour que Dieu fait ? Cette question, nous aimerions la poser au porte-parole du gouvernement, Nasreddine Nsibi, qui a déclaré lundi 19 septembre 2022 que la protection des journalistes est une «question de principe» pour le gouvernement, tant en ce qui concerne les agressions auxquelles ils peuvent être confrontés que leur travail précaire.

M. Nsibi intervenait trois jours après le tabassage du journaliste de RTCI Sofien Ben Nejima dans le commissariat de police de Bab Bhar (le 7ème) au centre-ville de Tunis par des agents de sécurité, auprès desquels il était venu porter plainte pour avoir été braqué dans la zone peu de temps auparavant.  

Les trois agents auteurs présumés de l’agression ont certes été suspendus momentanément de leurs fonctions et une enquête a été ouverte sur ces faits par le ministère de l’Intérieur, mais rien n’indique ce ces agressions policières, contre les citoyens en général et les journalistes en particulier, vont cesser, surtout que les agresseurs continuent de bénéficier de l’impunité judiciaire et de l’indulgente protection du pouvoir exécutif.  

M. Nsibi a souligné dans sa déclaration d’hier que les attaques contre les journalistes sont des incidents isolés et que la loi s’appliquera à tous, mais on craint que ce soient là aussi des paroles en l’air, puisque depuis le temps que les Tunisiens se plaignent des violences policières, on a rarement appris que des policiers ont été sanctionnés.

I. B.

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