JCC 2022 : « Fractus » de Nader Rahmouni, au cœur des violences familiales

« Fractus », nouveau film tunisien réalisé par Nader Rahmouni, a fait sa première mondiale hier soir à guichets fermés, dans le cadre de la 33e édition des JCC. Un film social autour de la violence familiale et de la quête de soi.

Par Fawz Benali

Les Journées cinématographiques de Carthage ont démarré samedi soir avec la cérémonie d’ouverture qui a donné le coup d’envoi de la 33e édition. Le public a pu hier assister aux premières projections et découvrir une panoplie de films, dont ceux de la compétition officielle.

Une première expérience dans le monde du 7e art

Le public avait hier rendez-vous avec le premier des deux films tunisiens en compétition officielle des longs-métrages de fiction : « Fractus », toute première expérience cinématographique de Nader Rahmouni qui l’a directement mené aux JCC.

Le film a été présenté hier soir à guichets fermés à la salle de l’Opéra de la Cité de la Culture. Le public tunisien était comme à l’accoutumée au rendez-vous pour découvrir les nouveautés de cette édition, et notamment les films tunisiens qui attirent souvent le plus grand public.

Formé en tant que comédien notamment à l’espace El Teatro, Nader Rahmouni signe son tout premier film en lice pour le Tanit d’or. Le film réunit dans son casting Rim Riahi, Mhadheb Rmili, Mohamed Mrad, Selma Mahjoubi, Lamine Hamzaoui, ainsi que Nader Rahmouni qui se trouve aussi bien derrière que devant la caméra, une tache délicate notamment pour un premier film, qu’il a tout de même su maîtriser.

«Fractus » raconte l’histoire d’une famille où rien ne va à cause d’un père qui fait vivre à sa femme et à ses deux fils un véritable cauchemar. Les tensions et les violences rythment le quotidien de ces quatre personnages qui se soulagent souvent auprès d’un ami de la famille psychologue (joué par Nader Rahmouni) qui va à leur secours alors qu’il baigne lui-même dans un chagrin immense après la perte de sa femme.

Une histoire d’émancipation et de reconstruction de soi

Le ton est donné dès le début du film avec la découverte de ce père (magnifiquement incarné par Mhadheb Rmili) qui a pour passion de collectionner les oiseaux dans une grande cage implantée au milieu de son jardin, une métaphore de ce qu’il fait subir à sa famille et une image qui reviendra tout à tour dans le film pour rappeler cette grande prison dans laquelle vivent la mère (Rim Riahi) et les deux fils.

Mohamed Mrad joue dans ce film le rôle de Bilel, le grand fils, qui est l’un des principaux personnages de ce film. Étudiant en médecine qui mène une vie, ce qu’il y a de plus banal, et qui a du mal à avoir une vie sociale semblable à ses camarades, Bilel fait un jour la rencontre de celle qui va allumer en lui de nouvelles sensations et de nouvelles envies, notamment celle de s’émanciper, de s’affirmer et d’oser désormais faire face à tous ceux qui l’ont jusque-là maltraité.

Le réalisateur a su nous transmettre toute la tension qui rythment le film à travers des scènes et des plans qui frôlent la réalité de ce drame un beau film social qui a toutes ses chances dans la compétition officielle de cette année.

« Fractus » est à découvrir aussi le lundi 31 octobre à 15h à la salle l’ABC au centre-ville de Tunis et le mardi 1er novembre à 20h30 à la salle Zéphyr à la Marsa.

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