La plupart des associations spécialisées dans l’observation des élections estiment que les législatives anticipées du 17 décembre prochain ne répondent pas aux normes internationales de liberté, de pluralisme et d’équité.
Ces associations ont participé à une table-ronde sur le thème «Lecture de la loi électorale à la lumière de la période candidature», organisée ce lundi 7 novembre 2022, à Tunis.
La directrice du Centre tunisien méditerranéen (TuMed), Ahlem Nsiri, a évoqué la forte baisse de la participation des femmes à la vie politique et de leur représentation au parlement, sachant que le pourcentage de candidatures féminines retenues pour les prochaines élections législatives a atteint 11,5%, contre 49% lors des élections législatives de 2019.
Mme Nsiri a déclaré que 42% des candidatures féminines n’ont pas été retenues par l’Instance supérieure indépendantes pour les élections (Isie), parce que les candidates n’étaient pas en mesure de recueillir les 400 parrainages requis par la loi électorale, contre seulement 25% de recalés parmi les hommes.
La directrice du CTM a ajouté que cette loi, promulguée par décret présidentiel et en dehors de tout débat national, exclut les femmes, considérant que l’argent a joué un rôle dans ces élections, laissant entendre que la plupart des candidats ayant réussi à réunir 400 parrainages ont acheté leurs soutiens avec de l’argent.
Mme Nsiri a estimé que la logique clanique et tribale a joué un rôle majeur dans l’exclusion des femmes dans de nombreuses régions du pays.
De son côté, l’Observatoire Chahed a estimé que la loi électorale a imposé des conditions inéquitables pour la candidature aux élections législatives, dont la clause relative aux parrainages, qui a contribué à la difficulté de se présenter aux élections et contraint certains candidats potentiels à s’abstenir, notamment en l’absence de financement public.
L’Organisation tunisienne de défense des droits des personnes handicapées (OTDDPH) a estimé, de son côté, que la loi électorale n’a pas pris en compte la représentation des personnes handicapées, qui ont été exclues de la participation aux élections, et même du processus des parrainages. Ce qui jette une ombre sur tout le processus et fait douter de la légitimité du parlement qui en sera issu.
I. B.
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