Tunisie : le dialogue national aura-t-il lieu comme préconisé par Kaïs Saïed ?

Alors que l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) continue d’exprimer des réserves envers le dialogue national que se propose d’organiser le président de la république Kaïs Saïed sur les réformes politiques en Tunisie, et que l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) observe un silence ambigu sur cette question, deux autres organisations nationales ont affirmé, mardi 10 mai 2022, leur participation active à ce dialogue.

Dans une déclaration à l’agence Tap, le Bâtonnier Brahim Bouderbala a indiqué que les préparatifs du dialogue national, lancés après la récente rencontre entre le Président de la République et l’expert en droit constitutionnel Sadok Belaid, avancent vigoureusement.

L’Ordre des avocats interagira positivement avec le dialogue, a déclaré Me Bouderbala, ajoutant que le barreau présentera un contenu sérieux dans les domaines économique, social et politique et que sa présence ne sera pas juste pour la forme.

Il a aussi indiqué que le dialogue sera ouvert à la participation des différentes parties et composantes de la société civile qui soutiennent le processus du 25-Juillet, par allusion à la proclamation des mesures exceptionnelles par le chef de l’Etat, le 25 juillet 2021.

De son côté, le président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) Jamel Mssalem a rappelé que l’organisation avait longtemps, avant même la date du 25 juillet, appelé à la tenue d’un dialogue nationale et qu’elle s’engage dans tout processus participatif dans le but de sortir de la crise que traverse le pays.

Le président de la LTDH a souligné la nécessité d’une vision participative engageant toutes les parties sans conditions préalables afin de répondre aux revendications des Tunisiens et de défendre le principe d’un État civil garantissant la séparation des pouvoirs et protégeant les droits.

Le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Tabboubi, avait affirmé, ^pour sa part, en marge d’une réunion mardi à Tunis, que la centrale syndicale refuse d’être un témoin passif et que sa participation au dialogue sera effective ou ne sera pas. Le dialogue doit être efficace et ses résultats ne doivent pas être préparés à l’avance, a-t-il souligné.

M. Taboubi a exprimé la crainte de l’organisation syndicale de voir le blocage du dialogue ou l’absence de garanties pour son succès contribuer à l’aggravation de la crise générale de confiance dans la vie politique et même dans la Justice, qui peine à se réformer et à jouer son rôle dans l’assainissement de la scène nationale.

Le 2 mai, le président Kaïs Saïed avait annoncé la création d’un haut comité qui se verra confier la mission de préparer au mieux la voie à l’instauration d’une Nouvelle République dans les meilleurs délais, et ce conformément au décret présidentiel portant sur les mesures exceptionnelles.

Ce haut comité sera composé de deux instances dont l’une sera en charge des questions liées au dialogue national avec la participation des organisations nationales.

I. B. (avec Tap).

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