Un enregistrement d’un discours prononcé par l’ancien président Habib Bourguiba suscite le débat dans les réseaux sociaux. Prononcé la veille du mois de ramadan de l’année 1962, il pose un problème récurent en Tunisie jusqu’à aujourd’hui, celui de la spéculation et de la hausse des prix.
Dans ce discours prononcé six ans après l’indépendance du pays et au début de la mise en œuvre de la politique dite collectiviste d’inspiration socialiste, Bourguiba explique les mesures fermes prises par l’Etat pour mettre fin au phénomène de la spéculation qui provoque une hausse continue des prix, notamment les procès intentés contre les commerçants pris en flagrant délit de spéculation et les verdicts prononcés à leur encontre et qui ont atteint cinq ans de prison et 5 ans d’interdiction d’exercer.
A l’époque, les prix étaient en majorité administrés par l’Etat, en concertation avec les parties concernées, la situation ne semble pas avoir beaucoup changé depuis. Résultat, si le prix d’un kilo de viande rouge est passé de 0,5 dinars, en 1962, à plus de 40 dinars aujourd’hui, les consommateurs se plaignent des mêmes maux : spéculation à tous les étages, hausse continue des prix et services publics dépassés.
Est-ce à dire que l’administration, dont l’effectif est passé de quelques milliers, au début des années 1960, à plus de 700 000 aujourd’hui, est plus inefficace, plus incompétente et plus impuissante qu’elle était il y a soixante ans ? On est tenté de le penser. D’autant que cette inefficacité, cette incompétence et cette impuissance s’expliquent par plusieurs facteurs : déficit d’idées, manque d’imagination, incapacité à trouver des remèdes aux problèmes chroniques, mauvaise gouvernance et même corruption…
I. B.
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