L’intérêt des médias et la solidarité des organisations de la société civile sont à géométrie variable, surtout quand il s’agit de parler de certaines personnalités politiques incarcérées et poursuivies en justice dans diverses affaires, sans avoir une appartenance politique ou idéologique claire.
En effet, les dirigeants islamistes ont un parti pour se mobiliser pour leur libération, Ennahdha en l’occurrence. Les activistes issus des partis et mouvances de centre-gauche ont aussi leurs défenseurs sur la scène politique et médiatique. Ce n’est cependant pas le cas de l’homme d’affaires et lobbyiste Kamel Eltaief et des deux anciens ministres Ryadh Mouakhar et Mehdi Ben Gharbia, incarcérés depuis plusieurs mois (depuis mai 2022 pour ce dernier), sans que l’on sache ce qu’on leur reproche concrètement, le ministère public ne communiquant pas sur leurs cas respectifs, pas plus d’ailleurs que sur tous les autres.
Mosaïque a annoncé aujourd’hui, vendredi 16 juin 2023, que la demande de libération de Riadh Mouakhar, l’ancien ministre de l’Environnement, emprisonné depuis cinq mois, a été rejetée par la chambre d’accusation spécialisée dans les affaires de corruption financière.
L’ancien ministre, médecin de son état, qui mit fin à sa carrière politique dès qu’il a quitté le gouvernement, le 12 octobre 2019, est poursuivi dans une affaire liée à l’achat par le ministère de l’Environnement d’un nombre de véhicules administratifs auprès d’un concessionnaire privé. Ses avocats affirment que l’opération a été menée en toute transparence et selon les règles de passation des marchés publics, et que toutes les instances gouvernementales concernées en étaient informées et avaient alors donné leur accord.
Aussi, et en l’absence de communication officielle de la part des instances judiciaires sur les dépassements reprochés à Riadh Mouakhar et les éléments matériels retenus contre lui et pouvant justifier son maintien en prison, on a du mal à admettre la crédibilité des accusations portées contre lui.
I. B.
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