La jeunesse islamiste hyperactive est très engagée. Après Ifhat Smith, qui signe tous les contrats de lobbying d’Ennahdha, à partir de la Grande-Bretagne, après Soumaya Ghannoushi (qui comme son père n’emploie pas le nom de famille Kheriji mais son surnom Ghannouchi en l’anglicisant), rouage essentiel de la machine de propagande islamiste à Doha, Ankara et Londres, voici Haythem Kehili qui via sa société Instalingo est à l’origine des pages sponsorisées spécialisées dans le dénigrement et l’acharnement sur Kaïs Saïed depuis le mois de janvier 2021, lorsque la crise opposant le chef de l’Etat et le parti islamiste Ennahdha a éclaté.
Par Imed Bahri
L’homme a ouvert sa société Instalingo, officiellement basée à Kalaa El Kebira, en Tunisie, dans le quartier huppé de Besiktas qui borde le Bosphore sur la rive européenne à Istanbul en 2015. Il faisait de la propagande pour Recep Tayyip Erdogan dans le monde arabe en inondant les réseaux sociaux de contenus favorables au président islamiste turc. Avouez que pour un Tunisien, c’est loin d’être anodin et innocent.
Haythem Kehili a aussi créé du contenu contre Youssef Chahed pour le compte de l’homme d’affaires Hafedh Zouari (le second n’a pas pardonné au premier d’avoir choisi Hussein Jenayah comme tête de liste de la circonscription de Sousse pour les législatives de 2019). Kéhili et Zouari sont originaires tous deux de Kalaa El-Kebira (gouvernorat de Sousse).
En 2019, outre la propagande anti-Chahed, Kehili a prêté ses services à Abdelkrim Zbidi, ancien ministre de la Défense, qui était le candidat lancé par l’establishment sahélien contre Youssef Chahed dans la course à la présidence de la république. Il a fait perdre ce dernier, a perdu lui aussi et, depuis, on ne parle plus lui de lui. Quel gâchis ! Le jeu de massacre mené en sous-main par Ennahdha dans le camp des soi-disant libéraux modernistes a donc donné ses fruits, grâce en partie à Kehili.
Le profil LinkedIn de Kehili indique que le jeune homme a fréquenté Bahceshir University, l’université privée turque située à Besiktas et dont les frais de scolarité s’élèvent à quelques milliers de dollars par an (39.000 TRY soit 4600 dollars pour le premier cycle).
Sinon un jeune tunisien fondant une société de cyber-influence à Istanbul dont les locaux sont implantés dans l’un des quartiers les plus huppés de la métropole turque, qui le finance? Les services secrets turcs? L’Internationale des Frères Musulmans? Le mouvement islamiste tunisien Ennahdha?
Ces questions sont d’autant plus légitimes que le site CSInvestigations a diffusé une enquête de notre collègue Hamdi Ben Salah rapportant des éléments d’information qui aggravent les soupçons entourant ce jeune homme dont l’appartenance à Ennahdha est héritée de son père, ancien membre de l’Organisation secrète du parti islamiste, qui a trempé dans la tentative de coup d’Etat du 8 novembre 1987 et a fait pour cela de nombreuses années de prison. Ses liens avec les dirigeants islamistes tunisiens et même avec le président turc en personne (voir photo d’illustration ci-haut) sont assez documentés pour ne pas susciter des interrogations, y compris au sein de la justice, qui devrait enquêter sur ces joyeux lurons.
Parmi les pages Facebook alimentées par Haythem Kehili, et où le président de la république Kais Saïed, est «massacré» du matin au soir, tour à tour qualifié de «fou», de «dingue», d’«autiste» et autres gentillesses du même genre (avec nos excuses pour les autistes), on citera (et la liste n’est pas complète) أولاد 9 . أولاد الساحل, Tunisia’s Trump, الشبح السياسي, Politiket, Magon Book,قهواجي البرلمان, دوسيات 51, اللعبة التونسية ,أخبار الحاضرة شخصيات وطنية تونسية.
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