Les différents défis de la reprise économique post-pandémie, notamment la numérisation et l’économie verte, seront au cœur de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad 8), qui sera accueillie par la Tunisie les 27 et 28 août 2022.
C’est ce qu’a annoncé lundi 6 juin, l’ambassadeur du Japon en Tunisie, Shinsuke Shimizu, lors d’une conférence de presse à Tunis, ajoutant que les préparatifs de cet événement économique continental sont bien avancés, et que le secteur privé y jouera rôle majeur, d’autant que le Japon prévoit de proposer, à cette occasion, plusieurs initiatives pour soutenir les startups et les projets d’économie verte.
Le rôle crucial de l’économie verte
Le gouvernement joue un rôle crucial dans le soutien au secteur privé et l’amélioration du climat des affaires, car la décision des investisseurs privés dépend de la bonne gouvernance, de la transparence et de la stabilité politique du pays, a encore souligné le chef de la représentation diplomatique japonaise en Tunisie. Le moyen le plus efficace pour y parvenir est de mettre en place le cadre juridique approprié, a-t-il ajouté, notant que le Japon négocie actuellement avec la Tunisie deux accords dans les domaines de l’investissement et de la double imposition.
«La Ticad n’offre pas un package fixe pour un pays donné; mais plutôt l’opportunité pour l’ensemble du continent africain d’attirer les investissements japonais», a souligné M. Shimizu, affirmant que la Ticad est à la fois un programme bilatéral et multilatéral.
En conséquence, «les investissements japonais seront alloués aux meilleurs projets africains, en fonction de leur rentabilité, des risques qu’ils présentent et du climat des affaires dans le pays», a-t-il précisé.
S’agissant de la Tunisie, le diplomate a indiqué que «s’il y a de bons projets et si le climat des affaires est jugé meilleur que dans d’autres pays, il y aura des accords d’investissement japonais à conclure». Cependant, l’élaboration d’un plan de réforme et la signature d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) restent indispensables, a-t-il ajouté. Le message est plus que subliminal : la balle est dans le camp de la Tunisie, c’est elle qui doit régler ses problèmes internes, rassurer ses partenaires internationaux, saisir les opportunités qui se présentent, proposer des projets rentables et être compétitive.
«La tenue de la Ticad 8 en Tunisie est une bonne occasion de montrer le potentiel du pays en tant que passerelle vers l’Afrique pour construire des partenariats stratégiques, reliant le Japon au continent africain», a encore ajouté M. Shimizu,
Une trentaine de projets prometteurs dans plusieurs domaines
L’ambassadeur a estimé qu’il y aura des projets à signer lors de la Ticad 8, soit entre le Japon et la Tunisie, soit des projets triangulaires (Japon-Tunisie-Afrique), ainsi que des partenariats afro-japonais.
Il a rappelé que le Livre blanc lancé par la Chambre tuniso-japonaise de commerce et d’industrie (CCITJ) porte sur une trentaine de projets prometteurs dans les domaines du numérique, de la santé et des énergies renouvelables. Ce sont des projets concrets de partenariat triangulaire ainsi que des projets bilatéraux qui peuvent être exportés vers d’autres pays africains.
Le Premier ministre japonais envisage de se rendre en Tunisie lors de la Ticad 8, une première dans l’histoire des relations diplomatiques tuniso-japonaises, a annoncé M. Shimizu.
Pour sa part, le représentant en chef de l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica) en Tunisie, Shuhei Ueno, a déclaré que l’agence prévoit de lancer 26 événements parallèles en ligne du 22 au 26 août, ajoutant que ces activités reposent sur trois piliers liés à la société, l’économie et paix.
Ces événements abordent cinq priorités sur la promotion et l’utilisation de la numérisation transformatrice, l’intégration du genre, l’intégration du changement climatique, le renforcement du partenariat avec diverses parties prenantes et le partage des expériences de développement du Japon.
D’autres événements incluent l’agriculture, l’intégration régionale, le changement climatique, la résilience climatique, la nutrition, les investissements dans les infrastructures…
Ueno a rappelé que la Ticad 7 qui s’est tenue du 28 au 30 août 2019 à Yokohama s’est concentrée sur la réalisation de plus de 20 milliards de dollars d’investissements privés, les objectifs de développement durable (ODD) et le soutien aux initiatives menées par l’Afrique.
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