Tunisie : l’UGTT en démonstration de force à Sfax

En plus de la grève nationale dans le secteur public, où il s’est engagé à l’appel de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), le gouvernorat de Sfax, fief historique de la centrale syndicale, s’est réveillé aujourd’hui, jeudi 16 juin 2022, sur une grève générale régionale dans les secteurs public et privé sous le slogan «Journée de la colère».

A travers ce mouvement, l’Union régionale du travail soulève deux principales revendications : une solution radicale à la crise environnementale causée par l’accumulation de déchets depuis neuf mois, en raison de la saturation des décharges publiques existantes, et la relance des projets de développement bloqués.

Conséquences de la grève : de nombreux services publics, dont ceux des transports, ont été perturbées, car les principaux axes routiers de la ville étaient, ce matin, inhabituellement vides des véhicules de transport collectif, en contrepartie de la dynamisation de l’activité des taxis. D’autres services publics dans de nombreux secteurs, dont celui de la santé, et différents services administratifs et entreprises publiques étaient aussi à l’arrêt, à l’exception des services à caractère urgent.

Une importante présence sécuritaire était également enregistrée dans le quartier de Bab Bhar, dans le centre-ville, et dans les rues et les ruelles avoisinant le siège de Union régionale du travail, où affluent les grévistes, dont la plupart ont été fermées à la circulation automobile pour des raisons d’organisation.

La Nouvelle compagnie de transport de Kerkennah a assuré, aujourd’hui, le minimum à travers un premier voyage aller-retour parti aux premières heures du matin. Un deuxième voyage est prévu dans la soirée.

Le travail se poursuit également dans les centres de correction des épreuves du baccalauréat, Sfax 1 et Sfax 2, et les services médicaux d’urgence.

La plupart des programmes de Radio Sfax ont couvert la grève générale, les bulletins d’information se limitant à diffuser des informations relatives à ladite «Journée de la colère».
D’autre part, les agents municipaux se sont rassemblés en grand nombre devant le siège de la municipalité avant de se faire une marche de soutien à l’organisation syndicale jusqu’à son siège régional, où des syndicalistes de différents secteurs participaient à un rassemblement syndical présidé par le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail, Samir Cheffi et des membres de l’union régionale.

La grève des agents communaux a entraîné une perturbation des activités de collecte des déchets, démarrées il y a trois jours après la décision du gouverneur de la région de rouvrir la décharge temporaire sur la route du port à Sfax et de la mettre à la disposition de l’Agence nationale de gestion des déchets (Anged), en attendant la mise en œuvre d’une solution permanente au problème environnemental dans les semaines à venir.

Outre le fait que de grandes quantités de déchets sont restées au bord des routes pendant une journée supplémentaire, cette grève a entraîné la perturbation de certains services destinés aux citoyens, dont ceux de la santé. Un citoyen d’une quarantaine d’années, venu du gouvernorat du Kef pour une consultation médicale programmée depuis quelque temps au service de neurologie de l’hôpital de Sfax, a exprimé son mécontentement car il devrait retourner au Kef sans avoir atteint son objectif.

I. B.

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