Tunisie : Machrou3 Tounes exprime sa position sur le référendum du 25 juillet

Le parti Machrou3 Tounes présidé par Mohsen Marzouk a annoncé, ce jeudi 6 juillet 2022, sa position sur le référendum du 25 juillet et sur le projet de la nouvelle constitution proposé par le président de la République.

Au lendemain de la réunion de son bureau politique, Machrou3 Tounes a annoncé, que suite aux votes organisés à ce propos, il a été décidé de ne pas participer au référendum, en précisant que certains de ses membres, en nombre inférieur, avaient pour leur part proposé d’y participer en votant par un NON.

Le parti de Marzouk, qui a appelé au report du référendum, a également proposé «un retour à un dialogue national sérieux impliquant les forces nationales pour s’entendre sur une constitution qui garantisse la démocratie, des droits institutionnels sains et efficaces et affirme l’identité de la nation tunisienne».

Dans son communiqué, Machrou3 Tounes rappelle que le «25 Juillet était une opportunité pour un changement qui était attendu et nécessaire mais que la voie emprunté n’a pas pu résoudre la crise mais l’a plutôt aggravée notamment par l’organisation d’un dialogue consultatif sélectif».

Le parti affirme que le projet de la nouvelle constitution a été élaboré dans la précipitation et qu’il comporte des erreurs flagrantes citant notamment la négligence des questions économiques, sociales, éducatives et environnementales, et ajoutant que le projet a mis l’accent sur l’installation d’un pouvoir individuel et ne s’est pas concentré sur les solutions à engager au profit des citoyens.

«D’autre part, la manière dont les changements ont été opérés au sein de l’Instance supérieure indépendante pour les élections a mis le doute sur son impartialité», lit-on encore dans le communiqué de Machrou3, et d’ajouter : «les conflits et les grèves ont atteint une telle ampleur que le contexte général est plus proche d’une compétition électorale et législative que d’une compétition autour d’un référendum qui ouvrira la porte d’entrée vers une troisième république. Il aurait été possible de réduire la tension s’il y avait eu un dialogue national réel et efficace».

Le parti de Mohsen Marzouk espère cependant que l’échéance sera retardée et qu’un dialogue sera organisé pour amender le projet par de «vraies forces nationales qui aspirent à établir un troisième république démocratique qui fera avancer la nation tunisienne civilisée», tout en exprimant sa disponibilité et sa disposition à travailler avec toutes les parties et forces nationales, «sans aucune condition», estimant que «la division est l’une des causes du dérapage dans lequel se trouve aujourd’hui le pays».

Y. N.

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