Développer le capital humain, promouvoir l’économie du savoir et l’économie verte, conjuguer développement et justice sociale, notamment dans les régions intérieures, sont les principales orientations de la Vision 2035 de la Tunisie et de ses futurs plans de développement, qui tiennent souvent lieu de vœux pieux dont on se gargarise dans les cabinets des ministères, d’autant que c’est leur mise en œuvre qui fait toujours défaut.
Ces orientations, appelées à le rester encore longtemps, ont été présentés encore une fois par le ministre de l’Economie et du Plan Samir Saïed lors d’une rencontre, jeudi 7 juillet 2022, avec le représentant de la Tunisie au conseil d’administration de la Banque mondiale (BM) Abdelkader Bejaoui, actuellement en visite à Tunis.
Présentant les grandes lignes du programme de réforme du gouvernement, elles aussi évoquées depuis belle lurette sans qu’on n’en voit ne fut-ce qu’un début de concrétisation, le ministre a souligné l’importance considérable accordée à l’investissement privé dans le cadre des politiques du gouvernement, rappelant les efforts déployés par les différents acteurs pour améliorer le climat des affaires et soutenir les entreprises, et notamment les PME.
Le problème c’est que ce sont là aussi des vœux pieux, puisque la réalité dans le pays est tout autre.
En effet, la crise économique où le pays se morfond depuis 2011 a fait que l’investissement, public et privé, principal baromètre de la santé d’une économie, continue de piquer du nez, atteignant aujourd’hui son plus bas taux depuis au moins une trentaine d’années, et ce malgré la reprise de l’économie mondiale.
Last but not least, M. Saïed a exprimé lors de cette rencontre sa volonté de renforcer la coopération entre la Tunisie et la BM., partenaire stratégique du pays dans le domaine des réformes et du développement économique et social.
Et là au moins, on peut faire confiance à l’expertise tunisienne en matières de sollicitation de l’aide internationale et d’endettement extérieur, l’Etat continuant à lever l’argent auprès des bailleurs de fonds pour financer son train de vie sans commune mesure avec ses moyens intrinsèques.
Et vague le navire, qui prend l’eau de partout…
I. B.
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