Selon Me Zied Tahar, membre du comité de défense de Namaa Tounes, dont les dirigeants sont poursuivis dans une affaire de blanchiment d’argent, l’ancien dirigeant du mouvement Ennahdha, Hamadi Jebali, n’est lié d’aucune manière que ce soit à cette association, et ce depuis sa fondation, et certains autres noms ont été inclus dans ce dossier sur la base d’accusations malveillantes et dans le cadre d’un règlement de compte politique.
Me Mokhtar Jamai, membre du comité de défense de de Namaa Tounes, qui intervenait lui aussi lors d’une conférence de presse qui s’est tenue aujourd’hui, mardi 12 juillet 2022, a déploré ce qu’il a qualifié de «procès médiatiques» et de «campagne de diabolisation» dont ladite association ferait l’objet, au point qu’elle a été qualifiée d’association caritative alors qu’il s’agit d’une société de développement qui travaille en toute transparence, tant au niveau de la gestion que du financement, selon ses termes.
A cet égard, il a nié le bien-fondé des sommes présentées comme étant le budget de Nama Tounes, estimé à 20 millions de dinars, tout en mettant au défi le ministère public de prouver ses accusations.
La plainte a été déclenchée suite à une dénonciation et non au rapport d’une instance de surveillance, a soutenu M. Jamai. «Une partie politique a voulu porter préjudice à une autre partie pour faire oublier son échec, en particulier sur le plan social», a-t-il dit.
Le membre du comité de défense de Nama Tounes, où sont poursuivis de nombreux dirigeants d’Ennahdha, à commencer par son président Rached Ghannouchi, son fils Mouadh et son gendre Rafik Bouchlaka, que la mise en avant de l’affaire de Nama Tounes vise à couvrir l’échec du Comité chargé de la rédaction de la nouvelle Constitution et les lacunes relevées dans ce texte, et ce sur un fond de crise du corps judiciaire.
Pour sa part, l’avocate Salha Ben Aicha a nié que l’association ait reçu des fonds de l’étranger depuis sa création jusqu’à aujourd’hui, ce qui est prouvé par les mouvements documentés de ses comptes bancaires, contrairement aux déclarations de la porte-parole du pôle judiciaire antiterroriste selon lesquelles Nama Tounes avait reçu des fonds de l’étranger estimés à 20 millions de dinars.
L’avocate a aussi dénoncé les violations des procédures et des délais légaux dans le cadre de cette affaire, exprimant son inquiétude face à une possible instrumentalisation politique.
Nama Tounes a été créée en 2011 en tant que société de développement dont l’objectif principal est d’attirer des investisseurs et des experts afin de lancer des projets créant des emplois et encadrant les diplômés pour les inciter à fonder des projets de développement et à accéder aux marchés étrangers.
Nama Tounes a passé plusieurs accords avec des associations similaires basées en Chine, en France, en Turquie, au Koweït, au Qatar, en Arabie Saoudite, en Algérie, au Maroc et en Jordanie, prétendent ses dirigeants.
I. B.
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