Tunisie : décès de Ahmed Bennour, l’ancien rival de Ben Ali

Ahmed Bennour, l’ancien directeur de la sûreté nationale sous le régime de Bourguiba, est décédé aujourd’hui, samedi 23 juillet 2022.  

Le défunt était l’un des piliers du régime de Bourguiba. Discret et efficace, il a fait l’essentiel de sa carrière dans l’administration publique et notamment les ministères de la Défense et de l’Intérieur.

Adjoint de Tahar Belkhodja lorsque ce dernier était directeur de la Sûreté nationale entre juin 1967 et décembre 1968 avant d’être limogé et incarcéré avec lui sur la base d’accusations mensongères dans le cadre des luttes intestines pour la succession de Bourguiba malade.   

Il reprendra du service peu de temps après en devenant gouverneur de Sousse, avant d’être nommé, en janvier 1974, secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense dans le gouvernement Mohamed Mzali.

En 1983, il est nommé secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur chargé de la Sûreté nationale, et eut, peu de temps après, sous sa tutelle, un certain Zine El-Abidine Ben Ali. Les relations entre les deux hommes seront orageuses et le défunt en paiera les frais après l’ascension fulgurante de celui qui deviendra, coup sur coup, en quelques mois seulement, ministre de l’Intérieur, Premier ministre puis président de la république, après la destitution de Bourguiba, le 7 novembre 1987.

Voyant venir des représailles imminentes, Ahmed Bennour ne tardera pas partir en exil à Paris où il restera jusqu’à la chute de son rival de toujours le 14 janvier 2011.

Entre-temps, en 1994, Ben Ali cherchera à faire accréditer, à travers les médias à sa solde, la thèse de l’implication de l’ancien secrétaire d’État à la Sûreté nationale dans l’assassinat du dirigeant de l’OLP Khalil al-Wazir, alias Abou Jihad, tué par des agents du Mossad, le service secret israélien, le 16 avril 1988, à sa résidence à Tunis.

En décembre 2013, Ahmed Bennour portera plainte contre le président provisoire Moncef Marzouki pour avoir repris cette accusation mensongère dans son fameux Livre noir.

La dernière apparition politique du défunt remonte à 2014, lorsqu’il rejoint le parti Nida Tounes fondé en 2012 par Béji Caïd Essebsi.

I. B.  

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