Les échanges commerciaux de la Tunisie avec Israël explosent sous Kaïs Saïed

Les importations d’Israël en provenance de la Tunisie se sont élevées à 28,58 millions de dollars américains en 2021, selon la base de données Comtrade des Nations Unies sur le commerce international.

Par Imed Bahri   

Le graphique ci-dessous, qui présente les importations d’Israël depuis la Tunisie – données, graphique historique et statistiques –, a été mis à jour pour la dernière fois en août 2022 (voir ci-dessous).

On y constate que les échanges commerciaux entre la Tunisie et Israël, qui étaient insignifiants, ont fortement augmenté en 2021, sous le règne sans partage du président de la république Kaïs Saïed, qui a accaparé la totalité du pouvoir exécutif, auquel il a ajouté le pouvoir législatif en proclamant la dissolution du parlement, le tout consolidé par un début de mainmise sur la justice et les médias, les troisième et quatrième pouvoirs.

Nous n’avons rien contre les échanges commerciaux avec Israël en tant que tels, un Etat avec lequel le monde entier fait du business, à l’exception peut-être de l’Iran et de quelques autres pays qui n’ont rien à lui vendre.

Mais ce qui a retenu notre attention et qui doit aussi interpeller les lecteurs c’est que cette «normalisation des relations avec l’entité sioniste», comme disent les nationalistes arabes en se bouchant le nez, se soit consolidée sous le règne d’un président qui se prétend champion de la cause palestinienne et qui a construit sa campagne électorale – si campagne il y a eu – autour de l’hostilité à «l’entité sioniste» et qui disait, sur un ton solennel, la voix grave et la main sur le cœur, que «la normalisation avec Israël est une trahison».

Reste à savoir qui a trahi qui dans cette affaire ? Le président Saïed a-t-il trahi ses électeurs ? S’est-il trahi lui-même en étant confronté aux réalités de l’exercice du pouvoir ? A moins qu’il n’ait été trahi lui-même par une administration publique qu’il ne connaît pas et qu’il ne contrôle pas ? Et là ce serait encore plus grave et d’autant moins rassurant pour l’avenir d’un pays au bord de la banqueroute.

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