L’Etat tunisien a repris la totalité du droit d’exploitation du champ de gaz naturel Miskar dans le golfe de Gabès, la société British Gas qui l’exploitait jusque-là ayant annoncé depuis un certain temps son désir de ne pas renouveler le permis d’exploitation qui arrivait à expiration en cette année 2022.
Par conséquent, c’est l’Entreprise tunisienne d’exploitation pétrolière (Etap) qui assurera désormais l’exploitation de ce champ produisant actuellement 10% de la consommation locale et 25% de la production nationale de gaz naturel, laquelle ne représente que 40% de la consommation locale, la Tunisie devant importer 60% de ses besoins.
Faut-il se féliciter de l’abandon du champ Miskar par British Gaz et de la reprise en main de son exploitation par une entreprise publique tunisienne, comme le font tapageusement sur les réseaux sociaux les partisans du président de la république Kaïs Saïed, qui y voient un grand succès de sa politique économique, si politique économique il a vraiment, feignant d’oublier que l’abandon de ce champ par BG était programmé et annoncé depuis quelque temps et que le départ d’un investisseur étranger, quelles que soient ses raisons, n’est jamais une bonne nouvelle ?
Nous n’allons pas rompre le charme au risque d’essuyer les attaques des «patriotes autoproclamés» sévissant sur les réseaux sociaux. Nous allons nous contenter de former l’espoir que l’Etap sera au niveau de cette responsabilité et qu’elle préservera les intérêts de l’Etat en assurant une exploitation optimale de la plateforme offshore qui fait la fierté de Gabès.
Cependant, pour être objectifs et par acquit de conscience, nous ne pouvons pas ne pas exprimer, également, quelque inquiétude, car la gestion publique des biens et avoirs nationaux a toujours été défectueuse. Ce dont témoigne la quasi-faillite de la majorité des entreprises gérées par l’Etat.
Imed Bahri
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