Le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Sami Tahri, a déclaré que «le gouvernement négocie actuellement à Washington sur quelque chose que nous ignorons», faisant référence aux négociations menées par une délégation gouvernementale pour un nouveau prêt du Fonds monétaire international (FMI).
Dans une intervention téléphonique à la Matinale de Shems FM, aujourd’hui, vendredi 14 octobre 2022, Tahri a estimé que le gouvernement est «censé informer tous les Tunisiens du contenu du programme que le gouvernement négocie avec l’instance monétaire internationale».
«L’accord portant sur l’augmentation des salaires dans le secteur et la fonction publics signé entre la centrale syndicale et le gouvernement ne signifie pas que l’UGTT accepte la levée des subventions des produits de première nécessité ou la cession des entreprises publiques ou encore le gel des salaires», a insisté Tahri, laissant ainsi entendre que le gouvernement est en train de tromper ses interlocuteurs internationaux sur la teneur de l’accord passé avec l’UGTT, en laissant entendre que celle-ci est d’accord avec les réformes douloureuses que le gouvernement s’engage à mettre en œuvre contre l’obtention d’un nouveau prêt du FMI, qui lui ouvrira les tirelires d’autres bailleurs de fonds.
Le dirigeant syndical a également souligné que son organisation soutient les réformes économiques, mais pas selon l’approche du gouvernement, soulignant que l’opération de sauvetage de l’économie nationale projetée par le gouvernement ne se fait pas avec des mesures douloureuses au détriment des salariés.
Seules des réformes réelles et profondes pourraient aider la Tunisie à compter sur elle-même, et «pas seulement à apporter un sac d’argent de l’étranger», a lancé Tahri, dans une volonté évidente de mettre en doute l’image idyllique présentée par le gouvernement à ses interlocuteurs internationaux et en prenant à l’avance ses distances de tout accord qui serait signé avec le FMI dont la classe ouvrière subira les douloureuses conséquences.
I. B.
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