« Denied access », film documentaire réalisé par Heifel Ben Youssef, est en compétition officielle aux JCC 2022. Un film qui met en scène un jeune homme atteint d’une maladie neuropsychiatrique rare et qui se voit refuser le seul remède qui pourrait soulager sa peine. Le public des JCC en est sorti bouleversé.
Par Fawz Benali
Face à une salle quasi comble au Madart de Carthage, Heifel Ben Youssef, entouré d’une équipe très jeune, a présenté son nouveau film documentaire « Access denied » qui figure dans la compétition officielle de la 33e édition des JCC.
Une lutte de tous les jours
Après « Weldek rajel » (2016), « Manda » (2020), ou encore « El hess » (2021), Heifel Ben Youssef signe un nouveau documentaire centré autour de Mohamed Ramzi Hamza, un jeune adulte qui souffre du syndrome de Gilles de la Tourette, une maladie qui l’empêche de mener une vie normale. Ramzi a la trentaine, mais n’a jamais véritablement travaillé ni eu de relation de couple, et ce n’est pas faute d’avoir essayé.
Le réalisateur nous plonge dans le quotidien de ce personnage qui mène un véritable parcours du combattant, puisque sa vie est une continuelle lutte pour la survie, face à une société intolérante et à un régime indifférent aux souffrance de ses citoyens. Ramzi, dont la maladie se manifeste par des mouvements et des vocalisations involontaires et répétitifs, a besoin de consommer du cannabis, seul remède qui pourrait le soulager de sa peine et atténuer ses tics.
Ramzi a demandé à maintes reprises à ce qu’il ait accès à son traitement, mais les autorités sanitaires continuent de faire l’autruche. La loi 52 ne cesse d’envoyer des jeunes en prison, de briser des rêves, de détruire des carrières et d’empêcher des personnes souffrantes comme Ramzi d’aller mieux. Une loi obsolète et injuste, mais qu’on continue d’appliquer.
Une leçon de vie, de courage et d’optimisme
Ramzi croit malgré tout à un avenir meilleur, il essaie tant bien que mal d’apprécier les petites joies de la vie, notamment après s’être inscrit dans des cours de théâtre, une activité qui l’aide à chasser ses démons et à exhaler sa douleur.
Standing ovation à la première de « Access denied » au Madart. Le public a longtemps applaudi ce beau film qui n’a laissé personne indifférent, grâce au personnage attachant de Ramzi qui nous donne une leçon de vie, de courage et d’optimisme.
Le film est en lice pour le Tanit d’or dans la section des longs-métrages documentaires. Il repasse le mardi 1er novembre au Théâtre des Régions (Cité de la Culture de Tunis) et le mercredi 2 novembre à la salle Le Palace au centre-ville de Tunis.
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