Tunisie : le Front du salut maintient le cap

Même s’il ne parvient pas à rassembler les autres mouvements d’opposition au pouvoir personnel du président de la république Kaïs Saïed, le Front de salut national (FSN) continue à parcourir la Tunisie dans l’espoir de se rallier davantage de citoyens déçus par les échecs du pouvoir en place.

C’est dans ce cadre de cette volonté de mobilisation qu’il a tenu, dimanche 6 novembre 2022, un meeting populaire à Sidi Bouzid, suivi d’une marche organisée à Regueb, avec la participation de son président Nejib Chebbi et d’autres figures du mouvement tels Samira Chaouachi, Samir Dilou et Jaouher Ben Mbarek.

Des membres et sympathisants du Front ont participé à la marche au cours de laquelle plusieurs slogans ont été scandés par des manifestants dont des messages appelant au «respect des libertés» et condamnant «la recrudescence de la répression».

Des querelles verbales ont eu lieu entre partisans et opposants au FSN, lors de la marche dans la ville de Regueb, comme constaté par le journaliste de l’agence Tap.

Dans un discours, Nejib Chebbi a déclaré que le meeting du FSN s’est tenu «malgré les restrictions visant à l’interdire. Nous avons rencontré des partisans du Front pour défendre les acquis de la révolution et la liberté d’expression et de réunion».

Le FSN «n’est pas seul dans l’opposition», a-t-il dit, ajoutant qu’il est soutenu par d’autres partis et organisations qui «rejettent le coup d’Etat», par allusion à l’Etat d’exception proclamé par le président de la république Kaïs Saïed, le 25 juillet 2021, et appellent au «retour de la démocratie».

Néjib Chebbi a rappelé que le Front rejette «toute forme de despotisme et de totalitarisme» qui tente de «ramener la Tunisie en arrière», ajoutant que les autorités «iront d’échec en échec». Le prochain échec qu’il essuiera sera le boycott des élections par les Tunisiens, a-t-il dit, par allusion aux législatives anticipées du 17 décembre prochain boycottées par la majorité des partis.

Néjib Chebbi, Samir Dilou et Jaouher Ben Mbarek.

Dans un communiqué rendu public la veille, le FSN avait condamné les «restrictions» le visant et visant à «l’empêcher de tenir des réunions dans divers espaces privés de la ville de Regueb, Sidi Bouzid».

Rappelons que le FSN est constitué de partis ayant été associés au pouvoir au cours des dix dernières années, comme Ennahdha et Qalb Tounes, ainsi que des figures assez controversées de la scène politique nationale, d’où les difficultés qu’il éprouve à donner du crédit à son mouvement.

I. B.  

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