Larbi Ben Tili, qui intervenait en marge de la 3e édition du Megara Challenge sur «l’économie circulaire : vers un nouveau modèle économique», jeudi 17 novembre 2022, à Tunis, a appelé à agir pour valoriser les déchets dans 350 communes sur tout le territoire de la Tunisie.
Cet appel a été lancé alors que Sfax vit, pour le 15e mois consécutif, une grave crise écologique et sanitaire en lien avec le manque de solutions pour la gestion des déchets produits par la seconde métropole en Tunisie.
Le président de la Megara Association For Sustainbles Smart Cities (Association Megara des villes durables et intelligentes) a également présenté une étude réalisée par son association, qui a conclu que la municipalité de Tunis produit 7 000 tonnes de déchets en plastique, et n’en collecte que 2 000, tandis que les 5 000 restants sont jetées dans la décharge de Borj Chakir, à l’ouest de la capitale, appelant à trouver un moyen de collecter ces 5 000 tonnes et de donner ainsi des emplois à 57 ouvriers.
L’objectif de cette édition du Megara Challenge est de se familiariser avec le fondement et les principes de l’économie circulaire et de mettre le point sur l’importance de la prise en compte de celle-ci dans les politiques publiques et l’opportunité qu’elle présente pour dynamiser les territoires.
Lors de son allocution d’ouverture, M. Ben Tili a déclaré qu’un financement de 278 000 euros a été octroyé par l’Union européenne à la Municipalité de la Marsa, pour le projet Med-InA, qui vise à faire de la Marsa un modèle de ville méditerranéenne zéro déchet dans le cadre des principes de l’économie circulaire.
Insistant sur l’importance de la participation des jeunes en tant qu’acteurs responsables et efficients dans l’instauration d’un modèle économique circulaire, M. Ben Tili a déclaré: «Compte tenu du contexte actuel de pénurie croissante des ressources naturelles, de changements climatiques et des inégalités sociales, l’économie circulaire est considérée aujourd’hui comme une priorité». Il a ajouté: «Il est urgent de nous engager collectivement dans une démarche de transition écologique. L’économie circulaire a un rôle-clé à jouer dans cette démarche, puisqu’elle favorise le partage, la réparation, la réutilisation, l’allongement de la durée de vie et le recyclage des ressources».
Une étude sur «Le tri sélectif : les défis et le manque à gagner» élaborée par Heinrich Böll Stiftung (HBS), présentée lors de cet événement, a souligné à la quantification du manque à gagner annuel relatif à la non récupération des déchets en plastique, et ce en absence d’un système de gestion des déchets au niveau national basé sur le tri sélectif des déchets. Le manque à gagner quantifié s’élève annuellement à 350 millions de dinars, soit 30% du PIB national. La composante la plus importante qu’il contient est la charge additionnelle d’importation des matières premières engendrée par l’absence de mécanisme fiable de tri sélectif des déchets et qui représente 2% du déficit commercial national annuel.
Pour sa part, Badreddine Lasmar, directeur général de l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGed) a souligné la nécessité d’avoir un cadre stratégique et réglementaire pour mettre en œuvre les principes de l’économie circulaire. Il a rappelé qu’avec l’appui du projet «Protection du climat à travers une économie circulaire en Tunisie (ProtecT)» mis en œuvre par la GIZ-Tunisie et mandaté par le ministère fédéral de la coopération économique et du développement (BMZ), le ministère de l’Environnement lance actuellement la Stratégie nationale de l’économie circulaire et sobre en carbone.
Cette troisième édition du Megara Challenges a été conclue par la rédaction d’une feuille de route relative aux besoins en matière réglementaire et institutionnelle nécessaires pour inciter le développement de l’économie circulaire, et ce en tenant compte des issus des différents ateliers et rencontres réalisés lors de l’événement.
I. B. (avec communiqué).
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