La Tunisie dispose-t-elle d’un plan de sauvetage contre la pénurie d’eau?

Ce n’est pas un scoop : la Tunisie souffre d’un stress hydrique, qui ne date pas d’aujourd’hui et qui s’aggrave d’une année à l’autre, en raison du changement climatique, de la baisse de la pluviométrie, de la sécheresse et d’une consommation anarchique.

On peut dire que notre pays est menacé par la pénurie d’eau, due à des facteurs naturels et d’autres liés à la mauvaise gestion de cette ressource, en l’absence d’une stratégie claire de l’autorité de tutelle, et notamment d’une véritable politique de rationalisation de la consommation.

Abdessattar Jebali, directeur général de l’Agence d’exploration de l’eau, a confirmé à Mosaïque que la Tunisie traverse une période difficile en raison du manque eau qu’il attribue à plusieurs facteurs, dont le changement climatique et l’évolution du comportement des citoyens, avec une consommation quotidienne de 300 litres par personne.

L’étape difficile de rareté de l’eau

Hamadi Boubakry, membre du bureau exécutif de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap), a indiqué, dans un entretien téléphonique avec l’émission ‘‘Sbah Ennas’’, aujourd’hui, mardi 27 décembre 2022, que la Tunisie souffre de la rareté de l’eau, qui affectera négativement l’agriculture, et en particulier les grandes cultures et l’élevage.

Il a, dans ce contexte, appelé à la nécessité de se doter d’une stratégie nationale pour la préservation des ressources en eau, de préparer un programme spécial pour les grandes cultures et d’allouer des périmètres irrigués publics à la culture des céréales.

Le coordinateur de l’Observatoire tunisien de l’eau, Alaa Marzouki, a indiqué, de son côté que, pour surmonter l’étape difficile de rareté de l’eau, nous devons d’abord corriger nos conceptions car l’eau potable et l’assainissement sont des droits de l’homme, ajoutant : «L’agriculture consomme 80% de nos ressources en eau. Aussi faut-il se dépêcher d’établir une carte qui définit les cultures prioritaires, tout en lançant de toute urgence des travaux de renouvellement et d’entretien des réseaux et de réparation des pannes». Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture doit s’attaquer au phénomène des puits creusés de manière anarchique et illégale, dont le nombre dépasse les 6 000.

Solutions appropriées pour préserver les ressources en eau

A noter que le ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, a confirmé lors d’une conférence de presse, le lundi 26 décembre, que la loi de finances 2023 vise à soutenir l’utilisation des énergies alternatives et la préservation des ressources naturelles. Elle, dans ce contexte, affirmé que cette loi vise à soutenir les efforts de l’Etat pour trouver des solutions appropriées pour préserver les ressources en eau, notamment au regard des changements climatiques et de la rareté de cette ressource, en encourageant la construction d’ouvrages de stockage des eaux pluviales, en allouant une dotation de 2 millions de dinars au Fonds national d’amélioration de l’habitat pour octroyer des prêts bonifiés sans intérêts pendant la période du 1er janvier au 31 décembre 2023 pour financer la création de «majel» ou réservoirs  d’eau.

I. B.

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