Ayachi Hammami a comparu, ce mardi 10 janvier 2023, devant le juge d’instruction du Tribunal de première instance de Tunis, en présence de 130 avocats qui ont assuré sa défense, dans le cadre de la plainte intentée par la ministre de la Justice, sur la base de décret 54.
C’est ce qu’indique le dirigeant islamiste et avocat de son état Samir Dilou, sachant que de nombreux dirigeants politiques, activistes, avocats, anciens bâtonniers et juges de différentes orientations ont manifesté devant le tribunal, ce jour, afin d’apporter leur soutien à Ayachi Hammami estimant qu’il est victime d’une injustice, qui plus est sur la base du controversé décret 54, qui représente une atteinte à la liberté d’expression.
Des dizaines d’avocats ont ainsi assisté à l’audition de leur confrère porte-parole du comité de défense des juges révoqués et ont demandé l’annulation des poursuites contre le concerné, en affirmant que plusieurs éléments prouvent que sa traduction devant la justice est illégale.
De son côté Ayachi Hammami a critiqué le pouvoir en place en affirmant que le décret 54 est une honte pour un pays démocratique où l’on risque 10 ans de prison pour avoir osé s’exprimer librement. Il estime également que les poursuites dont il fait l’objet visent à faire taire la vérité sur l’affaire des juges révoqués, en lançant : «On ne peut pas accepter cette situation et nous devons y faire face, c’est pour cela que j’appelle tous les Tunisiens à s’unir et à participer à la marche du 14 janvier pour mettre fin à ce processus».
Plusieurs avocats ont également profité de ce rassemblement pour tirer à boulets rouges sur la ministre de la Justice, en l’accusant de s’en prendre au pouvoir judiciaire et de vouloir faire taire les opposants en usant du décret 54, tout en réclamant son annulation.
Anas Hmaidi président de l’Association des magistrats tunisiens (AMT) également présent à ce rassemblement, a affirmé pour sa part que les poursuites contre Me Hammami avaient été précédées par plusieurs abus et atteintes à la justice et à son indépendance, tout en dénonçant, à nouveau, la révocation des juges et en affirmant que des dossiers avaient été montés contre plusieurs magistrats.
Me président de l’AMT a également dénoncé le refus de la ministre de la Justice d’appliquer la décision du Tribunal administratif quant à l’annulation de la révocation de plusieurs juges, tout en appelant «à s’unir pour faire face à l’injustice et aux abus du pouvoir en place», et en réaffirmant son soutien à Me Hammami, porte-parole du comité de défense dans cette affaire.
Y. N.
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