Les compétences tunisiennes émigrent de plus en plus à l’étranger

Le placement de travailleurs tunisiens à l’étranger a augmenté de 41% en 2022, selon le rapport annuel de l’Agence Tunisienne de Coopération Technique (ATCT) publié le 16 janvier 2023, soit 3 511 recrues contre 2 486 en 2021, notamment dans la santé, secteur qui a accaparé le plus grand nombre d’entre eux.

Pour ce qui est de la répartition sectorielle des recrutements de tunisiens à l’étranger en 2022, l’ATCT a reçu 134 offres d’entreprises étrangères souhaitant recruter des compétences tunisiennes, notamment dans les technologies de l’information et de la communication (TIC), la santé, le secteur paramédical, l’enseignement et les services.

Ainsi, la santé a accaparé la plus grande part des recrutements avec 1.250 cadres médicaux et paramédicaux tunisiens, soit 36% du total des placements réalisés par l’ATCT, suivi de l’éducation (862), de l’ingénierie (562), et de l’informatique (280).

En termes de répartition géographique des recrutements de travailleurs tunisiens à l’étranger en 2022, la France en a accueilli 550 et le Canada 549, tous deux essentiellement dans le secteur paramédical, l’enseignement secondaire, les services, et l’informatique. L’Allemagne, de son côté, compte 459 travailleurs tunisiens en 2022 à son actif, dans le paramédical.

Chez les pays arabes, l’Arabie Saoudite a accueilli 521 travailleurs, notamment dans le paramédical, l’éducation et le sport, alors que le Sultanat d’Oman compte 359 recrues, principalement dans le paramédical et l’enseignement secondaire. Plus loin, les pays américains et asiatiques ont totalisé 595 recrues en 2022, suivis des pays africains avec 117 travailleurs.

Du côté des coopérants et des experts tunisiens exerçant à l’étranger en 2022 dans le cadre de la coopération internationale, leur nombre est de 22.846 envoyés pour des missions d’assistance notamment au profit de la Mauritanie, la Guinée et le Gabon, dans l’agriculture, l’énergie, la médecine vétérinaire, les statistiques, l’aviation civile, les transports, l’ingénierie, les médias, la communication, la formation, les finances et la pêche.

Notons que toutes ces indications sont pour la plupart révélatrices du malaise social chez les jeunes diplômés tunisiens, qui se retrouvent sans vision claire de leur avenir et aspirent à une vie décente, leur permettant de mettre en valeur leurs compétences au prix de longs sacrifices. Cette situation n’est pas étrangère aux vagues d’émigration clandestine de ces dernières années ….

A. M.

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