Après le séisme qui a ravagé la Turquie, les TO polonais se préparent à envoyer massivement leurs clients en Tunisie. Certaines sources crédibles affirment que ce chiffre pourrait atteindre les 500 000. Et c’est tant mieux pour la Tunisie qui a besoin de devises pour faire tourner au mieux son économie en berne.
Par Habib Glenza *
Dans une interview accordée au journal Rzeczpospolita, le président du TO polonais Rainbow Tours, Grzegorz Baszczynski a déclaré ce qui suit: «Bien avant 2011, les Polonais partaient volontiers en Tunisie pour passer leurs vacances profitant du soleil, des belles plages au sable fin et de la mer. La Tunisie est un charmant pays où il fait bon vivre, les touristes polonais aiment y passer leurs vacances. Malheureusement tout a basculé en 2015, suite aux attentats qui se sont produits à Sousse et au Musée du Bardo. Nous avons alors renoncé à envoyer nos touristes en Tunisie pour des raisons sécuritaires. Les choses n’ont pas évolué dans le bon sens durant la période de la Covid-19 (2019-2021). En 2022 les réservations ont bien repris pendant la saison touristique 2022 et les résultats sont très encourageants.»
Comment expliquer ce regain d’intérêt pour la Tunisie auprès des vacanciers polonais ? Réponse de M. Baszczynski: «La Turquie va sans doute avoir des difficultés pour préparer la saison touristique 2023 qui va bientôt démarrer. L’Egypte a commencé à perdre de sa popularité. Ce pays a cessé de séduire avec des vacances bon marché. Il est donc devenu moins attractif pour les touristes qui cherchent la qualité de service ou du moins un excellent rapport qualité/prix. Nous sommes persuadés que les professionnels du tourisme tunisien feront tout pour améliorer la qualité des services rendus.»
Et qu’est-ce qui attire les Polonais en Tunisie ? «Il n’est pas étonnant que les Polonais soient si désireux de réserver des vacances en Tunisie, car ce pays a beaucoup à offrir. Les amoureux des paysages désertiques trouveront également quelque chose. Ils pourront faire des voyages passionnants au Sahara. Les bas prix locaux les inciteront davantage. L’achat de souvenirs, de boissons ou de nourriture n’alourdit pas considérablement leurs portefeuilles», a conclu M. Baszczynski
Depuis 2018, et dans des articles publiés dans ce même journal, je n’ai cessé d’attirer l’attention des autorités de tutelle en Tunisie sur la mauvaise qualité de nos services hôteliers et de rappeler que le tourisme est une affaire de qualité de service et non pas de bas-prix.
Aujourd’hui les touristes exigent une meilleure qualité. Le bradage des prix nous empêche d’atteindre cet objectif. Pire encore, il conduira l’ensemble du secteur touristique tunisien à la faillite.
J’espère que, cette fois-ci, tous les responsables du secteur touristique tunisien se mettront au travail pour répondre aux nouvelles exigences, en matière de qualité de service, afin d’améliorer davantage l’image de marque de la destination qui souffre beaucoup de sa classification parmi les destinations bas de gamme, alors que ses infrastructures hôtelières de haute gamme. Et qu’elle a plus à offrir que la plage et le soleil, si tant est qu’elle réussit à valoriser ses autres atouts, écologiques, culturels et autres.
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