La Banque Centrale de Tunisie (BCT) a choisi comme slogan de son nouveau plan stratégique 2023-2025, «Etre une Banque Centrale crédible, résiliente et innovante, à la pointe des transformations financières, inclusives et durables» et s’est fixé, entre autres objectifs, la pleine conformité aux normes de Bâle et aux normes IFRS en 2023.
C’est ce qu’a déclaré jeudi 9 février 2023 à Tunis le gouverneur de la BCT, Marouane Abassi, à l’ouverture des travaux des Journées annuelles du Club des directeurs de banques et établissements de crédit d’Afrique sur le thème : «Quelle régulation bancaire pour les économies africaines ? Des orientations à terme sur la promotion des moyens et systèmes de paiement comme levier d’inclusion et de stabilité financière ainsi que pour l’ancrage de la dimension RSE dans la régulation, la gouvernance et les pratiques du système bancaire.»
L’objectif de la BCT est également de conforter son rôle de facilitateur et d’acteur de premier plan dans l’accompagnement des innovations technologiques et financières, a expliqué M. Abassi, ajoutant que la BCT a déjà montré la voie à travers le lancement de plusieurs initiatives en matière de transformation digitale comme la mise en place d’un Regulatory Sandbox, qui permet d’écouter les fintechs et de les accompagner dans leur processus d’innovation.
La BCT prépare actuellement le lancement du Sandbox Express, dont les objectifs sont de donner aux banques qui entendent commercialiser des solutions numériques l’opportunité de le faire dans un mode accéléré adapté aux solutions conformes, et d’aider la BCT à assurer la robustesse de ces solutions avant leur lancement.
De même, la BCT souhaite mettre en œuvre une politique d’Open Banking, afin de favoriser l’émergence de nouveaux cas d’usage plus attractifs qui profiteraient à tous les acteurs de la chaîne de valeur des services financiers.
Comme partout ailleurs dans le monde, nous venons de vivre trois ans d’une crise sanitaire inhabituellement profonde et multiforme qui a durement touché les économies africaines.
Résilience, flexibilité et réactivité face à la crise
Les établissements bancaires n’ont pas été épargnés par les retombées de la crise, qui les a non seulement contraints à répondre à de nouveaux besoins et à de fortes demandes de soutien à l’économie, mais a également dicté un changement profond et radical de leurs stratégies et modes de fonctionnement.
S’il est vrai que l’amélioration du cadre réglementaire du secteur bancaire a permis aux banques du monde entier, y compris africaines, de faire preuve de résilience, de flexibilité et de réactivité face à la crise, les régulateurs africains sont aujourd’hui appelés à gérer de nouveaux enjeux et défis (conflits en Ukraine, pressions inflationnistes, inclusion financière, révolution numérique, changement climatique).
Tous ces enjeux nécessitent un changement de paradigme, non seulement pour les institutions financières, mais aussi pour les régulateurs bancaires africains, avec une rupture progressive avec l’approche régalienne de la régulation bancaire, au profit d’une résilience inclusive.
Les autorités de régulation sont donc appelées à jouer le rôle de propulseur et de facilitateur afin d’ancrer la dimension économique et sociale dans la gouvernance des banques.
La BCT s’est toujours efforcée de consolider le système bancaire dans le but ultime de créer un secteur bancaire plus solide et au service du développement durable.
Source : Tap.
Donnez votre avis