Est-ce que la Tunisie, dont le président ne supporte aucune ingérence étrangère dans ses affaires, va être obligée d’élever une protestation officielle contre l’Italie? (Illustration: Antonio Tahjani reçu par Kaïs Saïed en janvier dernier).
Cette question nous est inspirée par la déclaration faite aux journalistes par le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, lundi 20 février 2023, selon laquelle il avait «soulevé la question de la Tunisie» (sic!) lors d’une réunion avec le responsable des affaires étrangères de l’Union européenne (UE).
«Il y a une situation compliquée dans ce pays», a-t-il ajouté, notant que les flux migratoires sont «préoccupants» et «nous travaillons pour impliquer l’Europe».
Tajani a poursuivi en disant qu’il s’était entretenu avec le responsable de la politique étrangère de l’UE sur la question.
«Le sujet de la Tunisie sera un point clé du prochain Conseil des affaires étrangères. Nous discuterons également du problème au Conseil des affaires intérieures, de la situation pourrait devenir de plus en plus préoccupant avec le risque de flux croissants et cela ne peut pas être un problème uniquement italien», a insisté le chef de la diplomatie italienne, cité par l’agence Ansamed.
Une telle déclaration, qui exprime l’inquiétude qu’inspire l’instabilité actuelle en Tunisie à son voisin du nord, notamment en relation de l’intensification des flux de migrants clandestins, va sans doute rester en travers de la gorge de beaucoup de nos «patriotes» autoproclamés, qui ne cessent d’agiter le slogan de la souveraineté nationale à chaque fois que les partenaires de la Tunisie émettent un avis sur ce qui se passe dans notre pays. Reste à savoir s’ils vont passer du stade de l’irritation à celui de son expression officielle. Qu’on nous permette d’en douter…
I. B.
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