Kaïs Saïed parle à Kairouan d’«explosion révolutionnaire en Tunisie»

En visite à Kairouan, lundi 20 mars 2023, pour y célébrer la fête de l’indépendance, le président de la république Kaïs Saïed s’est attardé, dans une allocution prononcée à cette occasion au siège du gouvernorat, sur la lutte des Tunisiens contre les troupes d’occupation française, en 1881, date de l’instauration de la colonisation, malgré le grand déséquilibre des forces. Vidéo.

«Les Tunisiens ont mené des combats féroces dans toutes les régions du pays et ont réussi à libérer leur patrie malgré la faiblesse de leurs moyens militaires», a déclaré Saïed. «Nous réitérons notre refus de toute ingérence dans nos affaires intérieures, car nous ne sommes pas sous protectorat ou toute autre sorte de tutelle. Nous n’acceptons pas qu’on nous dicte des solutions de l’extérieur. C’est nous qui inventons nos solutions», a-t-il lancé, comme pour répondre aux déclarations du haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell lors d’une conférence de presse tenue plus tôt dans la journée, selon lesquelles l’Union européenne ne peut pas «fermer les yeux sur ce qui se passe» en Tunisie, qualifiant la situation dans le pays de «très, très dangereuse».

Le président a insisté : «Nous ne céderons jamais notre souveraineté et nous œuvrerons pour la préservation de la dignité du peuple, tout en poursuivant notre guerre contre les traîtres et les corrompus», en estimant que ce qui a été réalisé depuis le 25 juillet 2021, date de la proclamation de l’état d’exception, est «de l’ordre du miracle», sans s’attarder sur ce qu’il considère comme des réalisations, sachant que le pays traverse aujourd’hui l’une des plus graves crise de son histoire.

«J’ai pris la décision (de la proclamation de l’état d’urgence, Ndlr) tout seul, après une visite que j’ai effectuée le 24 juillet (2021, Ndlr) à l’hôpital de Redeyef où il n’y avait ni eau, ni électricité ni oxygène», a déclaré Saïed, minimisant ainsi le rôle du peuple tunisien qui était descendu dans la rue, en ce jour du 25 juillet 2021, dans toutes les régions du pays pour crier son ras-le-bol face au système politique en place dominé par le parti islamiste Ennahadha.

«J’ai pris cette décision pour rectifier le processus», a expliqué le président de la république en justifiant la très faible participation aux dernières élections législatives, qui n’a guère dépassé 11%, par «le rejet par les citoyens de l’idée même de parlement de façon générale, en plus de la crise de la démocratie représentative dans le monde entier».

«La Tunisie mène une guerre de libération nationale, une guerre sans merci contre les corrompus dépourvus de tout patriotisme et qui cherchent à affamer le peuple. Ces gens sont impliqués dans un complot contre l’Etat tunisien pour contrecarrer la volonté du peuple», a insisté Kaïs Saïed, qui a parlé d’«explosion révolutionnaire en Tunisie axée sur l’octroi au peuple des outils légaux pour réaliser ses revendications légitimes».

I. B.

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