Une appréciation plus réaliste de la crise actuelle en Tunisie indiquerait que la source des malheurs de notre pays réside dans l’absence de vision économique inclusive productrice de richesses réelles que dans une hypothétique récupération de richesses spoliées… du reste introuvables.
Par Elyes Kasri *
Depuis 2011, un chapelet de mythes et de légendes colportés par divers cercles pour des raisons multiples semblent éclater les uns après les autres comme des bulles de savon.
Des histoires rocambolesques de fortunes colossales dont on ne trouve pas encore de traces ou de preuves treize ans après le déclenchement de ce qui était romantiquement et en toute apparence faussement qualifié de révolution des jasmins, aux légendes du sel et du pétrole spoliés, sont venues s’ajouter celles du grand remplacement par des hordes criminelles noires ainsi que le hold-up libyen des richesses pétrolières nationales.
Un peuple en plein délire
Une appréciation plus réaliste indiquerait que la source des malheurs de la Tunisie réside dans l’absence de vision économique inclusive et convaincante aussi bien à l’intérieur qu’en direction de nos partenaires étrangers.
La poursuite de ces légendes et mythes cause un préjudice considérable car elle maintient le fol espoir et l’attente vaine d’une fortune à partager sans peine si jamais restituée en compliquant toute disposition à faire les sacrifices nécessaires en vue d’une véritable relance de l’appareil de production et de création de la richesse.
Pire encore, cet état d’esprit pollue nos relations avec nos partenaires étrangers et les décourage de tout engagement supplémentaire aux côtés d’un peuple apparemment somnambule, en plein délire de revanche et de chasse aux noirs et aux sorcières.
* Ancien ambassadeur.
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