Suite à la nomination de Najeh Missaoui à la tête de l’agence officielle Tunis Afrique Presse (Tap) , le Syndicat national des journaliste tunisiens (SNJT) a publié, mardi 28 mars 2023, un communiqué où il dénonce la nomination des «symboles de la propagande novembriste» à la tête d’institutions médiatiques publiques.
Le SNJT ici fait allusion aux anciens représentants de la propagande médiatique sous l’ancien régime dictatorial de Ben Ali, qui ont été écartés de la scène au lendemain de la révolution du 14 janvier 2011, avant de reprendre du service au lendemain de la proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2021, par le président de la république Kaïs Saïed. Ce retour traduit aux yeux du SNJT une volonté de la part du régime actuel d’imposer son contrôle direct sur les médias publics et de retourner aux anciennes pratiques que l’on croyait révolues d’une information aux ordres.
Le SNJT a dénoncé aussi le processus actuellement en cours au sein des établissements médiatiques publics, notamment l’agence Tap et la Radio et la Télévision tunisiennes, qui consiste à «écarter systématiquement les compétences indépendantes attachées aux règles déontologiques d’objectivité dans le traitement de l’information et refusant d’intégrer le système de propagande au pouvoir en place», lit-on dans le communiqué du SNJT.
Le syndicat pointe par ailleurs «la contradiction et la duplicité du pouvoir qui, d’un côté, parle de révolution, d’intégrité et de reddition des comptes et qui, de l’autre, fait appel à ceux qui, sous l’ancien régime, pratiquaient la rétention de l’information et la privation du peuple tunisien de son droit à une information juste, et les gratifie de postes importants à la tête des établissements médiatiques.»
Le syndicat impute, par ailleurs, au président de la république la responsabilité de la situation actuelle du secteur de l’information en général et des médias publics en particulier, «considérés comme des porte-voix du pouvoir pratiquant la désinformation, la rétention de l’information et la privation des citoyens de leur droit à une information juste et objective.»
I. B.
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