Samir Majoul, dont le mandat à la tête de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) s’est achevé il y a plus de trois mois, compte-t-il s’éterniser à la tête de l’organisation patronale ? Et pour faire quoi ?
Taoufik Aribi, membre du bureau exécutif de l’Utica), estime que l’organisation patronale traverse actuellement une phase de vide, d’exclusion et de non-respect de ses règlements intérieurs.
Intervenant dans l’émission ‘‘Andna Agenda’’ animée par Mourad Zeghidi sur IFM, samedi 8 avril 2023, Taoufik Aribi a déploré aussi que l’organisation patronale, depuis sa prise en main par Samir Majoul, en 2018, a négligé ses instances locales, régionales et nationales, qui n’ont pas tenu leurs assises ni ne se sont renouvelées depuis cinq ans. Ce qui a amené à leur effritement et au départ de plusieurs secteurs comme l’enseignement supérieur ou le textile.
Les unions régionales ont longtemps demandé au président de l’Utica et au bureau exécutif qu’il chapeaute de respecter les rendez-vous, les agendas et les délais. En réponse, ce dernier les a marginalisées et il y a aujourd’hui une rupture entre les deux parties. Et c’est la première fois que cela arrive dans l’histoire de l’organisation. «Samir Majoul aurait dû partir comme tout responsable digne lorsque s’achève son mandat», a insisté Taoufik Aribi.
Adnane Belhajamor, ancien dirigeant d’entreprise et activiste politique, qui intervenait dans la même émission, a estimé, pour sa part, que Samir Majoul a abandonné le rôle fondamental de l’organisation, qui est de défendre le secteur privé, lequel fait face actuellement à de gros problèmes liés à la crise économique et financière, mais aussi à la dégradation de l’environnement des affaires et à la diabolisation des opérateurs privés par les autorités politiques. «Samir Majoul a soumis l’organisation à ses propres intérêts», a-t-il déclaré, par allusion aux casseroles que ce dernier traîne dans la gestion de ses propres affaires.
«L’organisation patronale doit bouger et élever la voix pour défendre les entreprises, dans le contexte de la crise qu’elles subissent aujourd’hui», a encore souligné Belhajamor, en appelant à les membres de l’Utica à agir pour rectifier le tir, sans l’intervention d’aucune partie extérieure, ni politique ni gouvernementale.
Tous les intervenants dans l’émission ont déploré que Samir Majoul, dont le mandat s’est achevé en décembre 2022, n’ait pas organisé l’assemblée générale élective, qui aurait dû se tenir en janvier 2023 et être précédée par les assemblées électives de toutes les instances intermédiaires, lesquelles n’ont pas eu lieu, elles non plus, aux dates définies par les règlements intérieurs de l’organisation. Ce qui laisse penser que Samir Majoul compte s’éterniser à sa tête et refuse de céder le témoin.
I. B.
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